"Al-Qaïda est là. Les camps d’entraînement sont connus", en Libye

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Walid Berrissoul avec , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Issa Abdelmajid Mansour, chef de tribu libyen, pousse un cri d’alarme face à la montée des camps d’entraînement dans le sud de son pays.

L’INFO. Depuis la chute du régime de Kadhafi, il y a deux, le sud de la Libye est devenu le sanctuaire d'Al-Qaïda. Issa Abdelmajid Mansour, chef et fondateur du "Front libyen de Salut des Toubous", est venu avertir la communauté internationale, lors d’un passage à Paris. C'est un cri d'alarme à la fois rare et inquiétant.

Un témoignage qui vient du Sud de la Libye. Là bas, depuis plusieurs semaines, des combats meurtriers font rage entre milices et tribus locales. Elles font la loi dans le pays depuis la chute du régime de Kadhafi il y a deux ans.

La région est devenue le bastion d'Al Qaïda. C'est le message que Issa Abdelmajid Mansour, chef de la tribu des Toubous, qui se bât contre les djihadistes, a confié au micro d’Europe1. Selon lui, la nébuleuse terroriste a installé des camps d’entrainement dans le sud du pays et s’y comportent "comme chez eux", regrette-t-il.

Des camps et peut-être des milliers d’hommes. "Al Qaïda est là. Les camps d’entraînement sont connus", raconte le chef libyen. "Ils sont vingt, trente, cent ou peut-être même mille. On ne sait pas car on ne peut pas s’en approcher. Mais tout le monde sait où ils se trouvent", précise-t-il. L’homme ajoute que les hommes d’Al-Qaïda "se baladent dans la rue librement et vont même voir des députés".

"C’est beaucoup plus dangereux qu’au Mali". Issa Abdelmajid Mansour confie également son inquiétude. Face au chaos qui règne dans le pays, la situation est bien plus dangereuse que dans d’autres pays où Al-Qaïda s’est installée. "C’est beaucoup plus dangereux qu’au Mali, parce que la Libye est au cœur du Maghreb et aux portes de l’Europe", souligne le chef de tribu.

Le Quai d’Orsay a connaissance de ces camps et reconnait même qu’il y a des éléments peu fréquentables dans cette zone du sud libyen. Les mêmes éléments que ceux que les Français ont chassés du Mali il y a un an avec l’opération Serval.

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