19 voix pour légaliser le cannabis

Richard Branson, Mario Vargas Llosa, Kofi Anan et Javier Solana font partie de la Commission mondiale sur la politique des drogues
Richard Branson, Mario Vargas Llosa, Kofi Anan et Javier Solana font partie de la Commission mondiale sur la politique des drogues © Reuters
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avec agences , modifié à
Un rapport de la Commission mondiale sur la politique des drogues prône une autre de politique.

L'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Anan, le milliardaire britannique Richard Branson, le Péruvien Mario Vargas Llosa, le Mexicain Carlos Fuentes... Dix-neuf personnalités parmi lesquelles des politiques, des intellectuels et des hommes d'affaires, membres de la Commission mondiale sur la politique des drogues, ont dénoncé l'échec de la politique mondiale de lutte contre le trafic de drogue dans un rapport publié jeudi. Et ont fait une proposition choc : légaliser le cannabis.

"La guerre mondiale contre les drogues a échoué, avec des conséquences dévastatrices pour les individus et les sociétés du monde entier", écrit la commission qui préconise d'envisager la légalisation du cannabis pour mettre à mal le crime organisé.

"Cinquante ans après la signature de la Convention de l'ONU sur les drogues et quarante ans après que le président (américain Richard) Nixon a décrété la guerre contre la drogue, il est urgent de réformer les politiques nationales et mondiales de contrôle des drogues", ajoute le rapport.

Ne plus criminaliser les consommateurs

Ces personnalités recommandent notamment d'arrêter de criminaliser les consommateurs qui ne gênent pas la société et de leur proposer plutôt des traitements pour lutter contre leur addiction. Ils encouragent les gouvernements à étudier la légalisation du cannabis et pourquoi pas d'autres drogues "pour contrarier le pouvoir du crime organisé et protéger la santé et la sécurité de leurs citoyens".

Pour appuyer leur argumentaire, les membres de la commission soulignent que les initiatives au Portugal ou aux Pays-Bas pour décriminaliser n'ont pas conduit à une augmentation significative de l'usage de drogues. Selon eux, l'argent dépensée pour incarcérer les petits trafiquants et les consommateurs pourrait être mieux utilisé, notamment en réduisant la demande.

Les langues se délient

Ces propositions ont déjà suscité l'enthousiasme notamment celui du président colombien Juan Manuel Santos. Il s'est dit ouvert jeudi à l'analyse d'une "nouvelle orientation" de la lutte contre la drogue. A Londres, une lettre signée notamment par Richard Branson, fondateur de la marque Virgin, l'actrice Judi Dench et le chanteur Sting a été adressée au Premier ministre britannique David Cameron, appelant également à la dépénalisation des drogues.

La consommation d'opiacés a augmenté de 35,5% entre 1998 et 2008, celle de cocaïne de 27% et celle de cannabis de 8,5%, d'après les chiffres de l'ONU.