Visitez la Silicon Valley avec le consul de France

Romain Serman, Consul de France à San Francisco, connaît les entreprises de la Silicon Valley sur le bout des doigts.
Romain Serman, Consul de France à San Francisco, connaît les entreprises de la Silicon Valley sur le bout des doigts. © Europe1.fr
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Johann Mise à San Francisco , modifié à
INTERVIEW - Pour le consul français de San Francisco, Romain Serman, le moteur de recherche possède un pouvoir d'attraction considérable.

La France est la première communauté européenne de la Silicon Valley, berceau technologique des États-Unis, située près de San Francisco, en Californie. Pour accueillir et guider les tricolores sur place, un homme connaît mieux que quiconque cette ruche de géants du Web mais aussi les start-up qui tentent de devenir les futurs Facebook, Twitter ou même Google : Romain Serman, consul de France à San Francisco. Europe1.fr l'a rencontré et dresse un bilan de la région la plus riche des États-Unis.

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>> Au fait, c’est quoi la Silicon Valley ? C'est un pôle de l'État de Californie, aux États-Unis, qui réunit les entreprises technologiques dans la baie de San Francisco. À l'origine, c'est un professeur en ingénierie électrique de Stanford, Frederick Terman, qui est parvenu à convaincre, en 1930, deux de ses plus brillants élèves William Hewlett et David Packard, de créer leur entreprise dans la région. Le professeur parvint ensuite à attirer les entreprises du voisinages de l'université et c'est ainsi que naquit la Silicon Valley, un nom trouvé par Don Joefler, journaliste local qui s'inspira des entreprises informatiques de Santa Clara et du silicium (Silicon en anglais). Aujourd'hui, les sièges de Facebook, Twitter, Google, Yahoo! ou encore Apple se trouvent dans la Silicon Valley, qui compte 2 millions d'habitants, 6.000 entreprises technologiques et un PIB équivalent à celui du Chili.

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Le pouvoir politique de la Silicon Valley. "Cette région représente le premier lobby à Washington (NDLR : au Congrès), devant l'industrie du pétrole. La Silicon Valley, c'est 47% de l'innovation américaine en 2012. Et on passera les 50% en 2013 : c'est considérable. C'est devenu un tel enjeu politique que les géants de la vallée demandent à assouplir les règles d'immigration, afin de mieux recruter", selon Romain Serman. En mars, Mark Zuckerberg, cofondateur et patron de Facebook, annonçait d'ailleurs son intention de se lancer dans la politique dans ce but. "Un chiffre est particulièrement parlant pour illustrer ce sujet : 50% des boîtes ici sont créées par des immigrés ou fils d'immigrés. Et lors du fameux diner réunissant les patrons de la Silicon Valley en 2011, à la Maison Blanche, plus de la moitié de la soirée a été passée à évoquer ce sujet", confie Romain Serman.

Les développeurs, denrée rare. C'est la profession la plus recherchée de la région. Ils créent et écrivent le code informatique des logiciels, sites ou applications utilisés chaque jour par des millions d'internautes à travers le globe. "Chaque année, le salaire moyen d'un développeur augmente de 4 à 5%. Ils sont tellement recherchés qu'Apple paye même le billet d'avion aux candidats stagiaires à des postes de développeurs à Palo Alto, son siège mondial situé en Californie", raconte Romain Serman.

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Google, la montagne de la vallée. On sait le moteur de recherche influant à travers le globe, mais ce n'est qu'en discutant avec les entrepreneurs que l'on se rend compte à quel point la firme de Mountain View est puissante. "Chez Google, le salaire d'un développeur débute à 180.000 dollars soit environ 136.000 euros (NDLR : par an, brut). C'est un des rares acteurs de la Silicon Valley, avec Facebook et peut-être LinkedIn, à ne pas rencontrer de problèmes de recrutement. Ils reçoivent d'ailleurs 4 millions de candidatures par an. Avant de passer dans les mains d'un recruteur, elles sont examinées par des robots afin de réaliser un premier filtre. D'ailleurs, leurs finances en matière de recrutement sont illimitées", sourit Romain Serman. "Autre chiffre : 42 milliards de dollars (environ 32 millions d'euros). C'est ce qu'a dépensé Google en 15 ans uniquement en rachetant des entreprises. Pourquoi ? Parce que plus une entreprise est grosse, moins elle innove. Donc pour rester innovante, Google doit racheter des petites entreprises, le plus souvent". Et ce n'est pas près de changer, annonce Romain Serman.

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