Fair Phone : le portable (presque) équitable

Le Fair Phone sera disponible dès cet hiver.
Le Fair Phone sera disponible dès cet hiver. © Smartphone, High-Tech,
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Damien Brunon , modifié à
Présenté mercredi à Londres, le Fair Phone s’est déjà vendu à plus de 15.000 unités.

A l’ombre des mastodontes iPhone ou Galaxy, un smartphone éthique se cherche une place au soleil. En trois ans, un collectif formé autour du designer néerlandais Bas van Abel a réussi à lancer la production du Fair Phone, un appareil annoncé comme le seul à respecter les valeurs du commerce équitable.

Respect des principes équitables. Le principe fondateur : faire que tout le monde s’y retrouve dans la production de l’appareil. Vider les mines de matériaux rares dans des pays en conflit, exploiter les travailleurs de pays pauvres ou produire un appareil à l'obsolescence programmée, très peu pour le Fair Phone. “On veut faire partie du système, pas se battre contre celui-ci, mais le changer de l’intérieur”, détaille le fondateur du projet. Si l’équipe du projet reconnaît qu’elle n’a pas pu réaliser un projet 100% équitable, elle estime néanmoins avoir globalement réussi son pari.

Fairphone: Buy a phone, start a movement from Fairphone on Vimeo.

Les ombres au tableau. Le problème est que Bas van Abel s’est rapidement aperçu qu’il ne pourrait pas réaliser son rêve sans vendre une partie de son âme au diable. Il s’est par exemple rapidement aperçu qu’il ne pourrait pas faire sans coltan, un minerai essentiel dans la production de smartphone. Il a dû se résoudre à aller le chercher au Congo, là où son exploitation alimente une guerre sanglante depuis de nombreuses années. L'entreprise promet tout de même traiter avec un fournisseur qui ne finance pas le conflit.

Made in China. Autre point noir de la production des Fair Phone : elle est basée en Chine, terre de Foxconn, sous-traitant d’Apple souvent pointé du doigt pour ses méthodes de travail. Face aux critiques, Bas van Abel se défend. “Nous essayons de changer le système là où il est le pire”, explique-t-il. “Si nous mettions la production en Australie, c’est comme si nous évitions le vrai problème”, ajoute-t-il en confirmant que le prix du smartphone s’en ressentirait également.

Un investissement collectif. Initialement  financé par une foule d’investisseurs anonymes, le projet a depuis réussi à séduire plus de 15.000 clients qui ont précommandé le Fair Phone. Les premiers devraient être livrés d’ici le mois de décembre.

Un prix raisonnable. Côté caractéristiques, le smartphone ne rivalise pas avec les grands noms du marché mais propose des compétences dans la moyenne pour un prix concurrentiel de 325 euros. De base, l’appareil est équipé avec Androïd, le système d’exploitation de Google. Les utilisateurs pourront néanmoins facilement en installer un autre.