Yannick Blanc :"on a fait de moi une cible"

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avec Aurélien Fleurot , modifié à
- Cible d'une enquête de la "police des polices", ce fonctionnaire donne sa version.

Yannick Blanc était directeur général de la police générale en mai 2007 quand il a fait l’objet d’une enquête de l’Inspection générale des services, "la police des polices". Le motif : un trafic présumé de titre de séjour au sein du bureau des affaires réservées de la Préfecture de police, service dont il avait la responsabilité. Mais quatre ans après, il ne reste rien de ces accusations, sinon un fort soupçon de manipulation pesant sur la police des police, avec l’objectif, selon les informations révélées par Le Monde, de mettre à mal la carrière de Yannick Blanc, un fonctionnaire proche de la gauche.

"J’étais un haut fonctionnaire connu pour avoir appartenu à des cabinets de gauche. Il n’y avait là rien de confidentiel. Cela ne m’a pas empêché de remplir ma mission et de faire mon métier de manière me semble-t-il tout à fait correct", assure-t-il, interrogé sur Europe 1. "Mais il semble que d’aucuns ont considéré que je n’avais pas ma place à un poste de responsabilité. Ça a donné à certains des idées et fait de moi une cible, manifestement. C’est la seule explication que je peux donner, car je n’en vois vraiment pas d’autres", jure celui qui est désormais directeur de cabinet adjoint du président socialiste de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon.

"C’est la seule explication que je peux donner" :

"La réalité aujourd’hui, c’est qu’il n’y a jamais eu aucun trafic de titre de séjour au service des affaires réservées que j’avais sous ma responsabilité", se félicite Yannick Blanc. "Il faut donc essayer de comprendre pourquoi et dans quelles conditions cette affaire a été montée. J’ai déposé une plainte, les autres fonctionnaires mis en cause ont également déposé des plaintes. Ces plaintes ont été instruites. Et l’instruction (…) a montré que ce dossier avait été très largement manipulé et falsifié par les policiers qui en avaient la charge."

Yannick Blanc met aujourd'hui directement en cause l’IGS. "Il y a un problème de principe qui est posé", estime-t-il. "L’Inspection générale des services, sa mission, c’est de faire respecter les règles et la déontologie par la police nationale. Et on s’aperçoit que dans sa propre pratique, elle viole à peu près toutes les règles du code de procédure pénale, et certaines règles du code pénal", accuse-t-il.

C’est désormais à la justice de définir dans quelles mesures l’Inspection générale a failli. Quatre juges d’instruction, saisis de six dossiers distincts, ont la charge de surtout déterminer qui est à l’origine de ce scandale de plus qui frappe l’institution policière.