Xynthia : les "zones noires" présentées

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Près de 1.400 habitations seront détruites car situées en zone "d'extrême danger".

Cinq semaines après le passage de Xynthia, les autorités ont commencé, mercredi, à présenter aux élus locaux les "zones noires" dans lesquelles toute habitation devra être détruite et le processus d'indemnisation des propriétaires sinistrés. Au total, 1.393 habitations sinistrées lors de la tempête seront rasées, 798 en Vendée et 595 en Charente-Maritime, selon les chiffres communiqués mercredi par le porte-parole du gouvernement Luc Chatel.

Désaccord dans 4 communes

"Un travail de cartographie a été fait en cinq semaines sur 20 communes au total - 16 en Charente-Maritime et 4 en Vendée - pour désigner les zones jaunes, pour lesquelles on pouvait améliorer la protection (...) et les zones noires où il y un risque vital pour les populations", a affirmé ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo. "Il y a un accord sur l'ensemble des communes à l'exception de quatre. Bien entendu, nous allons à nouveau regarder ces quatre là", a-t-il ajouté, sans donner les noms des communes concernées.

Des élus tendus

Les préfets de Vendée et de Charente-maritime ont été chargés de détailler dès mercredi la cartographie aux municipalités concernées. A l'Aiguillon-sur-mer, sur le littoral vendéen, la tension des élus du conseil municipal était palpable après deux heures de réunion à huis clos avec le préfet de la Vendée. A la sortie, le maire Maurice Milcent a exprimé sa colère: "Je ne suis pas content du tout", a-t-il dit, le visage fermé.

"La cuvette mortifère"

Dans l'attente des zonages précis, "il y a des gens qui sont très angoissés", explique Xavier Machuron-Mandard, de l'association des habitants de La Faute-sur-mer (AVIF). Selon lui, "jeudi il y aura une information globale, mais les gens seront informés individuellement de leur situation par courrier".

Le préfet de Vendée a déjà dit qu'il était "hors de question de reconstruire" les maisons dans "la cuvette mortifère" de la Faute-sur-Mer, une zone de lotissements où l'on a dénombré le plus grand nombre de morts. "Il y a des gens qui n'ont pas le souhait de partir, c'est difficile de quitter un lieu dans lequel vous avez vécu beaucoup de choses", explique Xavier Machuron-Mandard.

Acquisitions à l'amiable

Des destructions d'habitations suite à catastrophe naturelle sont déjà intervenues par le passé, comme à Vaison-la-Romaine (Vaucluse), en 1992, après des inondations qui avaient fait 37 morts. Les 70 habitations les plus endommagées avaient à l'époque été rachetées par la commune généralement au terme de procédures amiables, puis transformées en parc.

En Vendée ces procédures d'acquisition à l'amiable, "et ultérieurement les éventuelles procédures d'expropriation, seront financées par le fonds de prévention des risques naturels majeurs", selon le communiqué du conseil des ministres. "Le rachat du bien, y compris le foncier, se fera à la valeur établie par les Domaines", selon la même source.

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