Universités : la France tente de riposter

La constitution des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) et la loi LRU sur l'autonomie des universités pourraient avoir un impact sur le classement.
La constitution des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) et la loi LRU sur l'autonomie des universités pourraient avoir un impact sur le classement. © MAX PPP
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et Noémie Schulz , modifié à
Pour remonter dans le palmarès des meilleures facs, Paris compte sur... un classement alternatif.

"Peut mieux faire". Avec seulement trois universités dans le top 100 (dont la première à la 40e place), la France ne brille pas, cette année encore, dans le classement de Shanghai des meilleures universités du monde.

Créé en 2003, le classement de Shanghai est très critiqué dans l'Hexagone : la qualité de l'enseignement, par exemple, ne compte qu'à hauteur de 10% et n'est évaluée qu'en termes de nombre de prix Nobel et de médaille Fields. Autres problèmes : les recherches en français ne sont pas comptabilisées et l'insertion professionnelle n'est pas prise en compte. Par ailleurs, en France, la recherche dépend à la fois des universités et des organismes de recherche associés, les chercheurs se partageant souvent entre deux "maisons". Or la méthode de Shanghai partage les points obtenus entre l'université et les organismes associés, comme le CNRS.

Sarkozy vise deux universités françaises dans le top 20

Jusqu'alors la partition française entre universités et grandes écoles compliquait, par ailleurs, leur émergence dans les classements internationaux, comme le soulignait encore, en juillet, une étude de l'Observatoire des sciences et des techniques. Le "paysage excessivement éclaté" du système français a d'ailleurs déjà été pointé par la Cour des comptes.

La France ne désespère pourtant pas de remonter dans le classement de Shanghai. Nicolas Sarkozy a maintes fois répété qu'il souhaitait faire entrer deux universités françaises dans le top 20. Il table, pour cela, sur les effets des réformes entreprises telles que la constitution des pôles de recherche et d'enseignement supérieur (PRES) ou la loi LRU sur l'autonomie des universités. L'an dernier, Valérie Pécresse, alors ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, s'était d'ailleurs rendue à Shanghai pour rencontrer les auteurs du classement et défendre ces réformes. Cette année les fusions des universités d'Aix-Marseille et de Lorraine ont bien été prises en compte mais il faudra sans doute attendre encore plusieurs années avant de constater une remontée dans le classement de Shanghai.

Un classement alternatif doit voir le jour

Avec l'Union européenne, la France travaille aussi, depuis des années, à la création d'un autre classement qui évaluerait non seulement la qualité des formations et de la recherche, mais aussi la vie sur le campus. Nommé U-Multirank, il pourrait voir le jour en 2012. "L'intérêt c'est d'avoir un classement qui tienne mieux compte de la diversité des établissements supérieurs", explique Ghislaine Filliatreau, l'un de ses concepteurs, à Europe 1. "Il y a vraiment une volonté de donner toute une série d'informations sur le contenu des cursus, les conditions d'études. Il y a vraiment la prise en compte des préoccupations d'un étudiant", estime aussi Ghislaine Filliatreau.