Une rumeur, des lycéens dans la rue

Selon le rectorat, quelque 500 lycéens d'établissements professionnels manifestaient à Douai ainsi qu'à Lens, où des dégradations étaient à déplorer dans le centre-ville selon la préfecture.
Selon le rectorat, quelque 500 lycéens d'établissements professionnels manifestaient à Douai ainsi qu'à Lens, où des dégradations étaient à déplorer dans le centre-ville selon la préfecture. © MAX PPP
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avec agences , modifié à
Craignant la suppression d’un mois de vacances, ils ont manifesté dans plusieurs villes vendredi.

C’est une rumeur qui a mis plusieurs centaines de lycées dans la rue dans différentes villes de France cette semaine. Une rumeur d’après laquelle le gouvernement compterait supprimer un mois de vacances et qui a encore engendré des manifestations vendredi, dans plusieurs villes du Nord-Pas-de-Calais notamment.

Des rétroviseurs cassés et des poubelles renversées

Ces lycéens étaient environ 500 à manifester à Douai ainsi qu'à Lens, où des dégradations ont été déplorées dans le centre-ville selon la préfecture. Ils étaient encore plusieurs centaines à descendre dans la rue à Béthune, Dunkerque et Arras. D’après La Voix du Nord, les policiers ont procédé à une dizaine d'interpellations. La manifestation n'avait pas été autorisée et des dégradations ont été commises le long du parcours avec des rétroviseurs cassés et des poubelles renversées.

Selon le rectorat, une douzaine d'établissements dans l'académie ont par ailleurs fait l'objet de tentatives de blocages. Le mouvement, "sans être très structuré" est bien parti d’une rumeur a indiqué la préfecture.

Cette même rumeur a également déclenché vendredi matin des violences urbaines au cours desquelles une dizaine de voitures ont été endommagées autour d'un lycée du Chesnay, dans les Yvelines. Auparavant en fin de matinée, des élèves du lycée professionnel Jean-Moulin avaient refusé de regagner leur salle de classe, selon le rectorat.  "On a fait un blocus parce que le président Sarkozy veut nous enlever un mois de vacances et c'est pour ça qu'on s'est révolté", a dit une lycéenne de 15 ans, qui n'a pas souhaité dévoiler son identité.

Des manifestations de lycéens ont aussi été observées à Auxerre, pour les mêmes raisons rapporte L'Yonne.fr. 200 jeunes seraient ainsi descendus dans les rues auxerroises avec des dégradations dans deux lycées. Par ailleurs, une centaine de lycéens de Guingamp protestant contre la suppression de postes d'enseignants et la "rumeur" de vacances raccourcies
auraient également manifesté vendredi matin, indique Ouest France

"Rumeur infondée et ubuesque"

"Ca n'a ni queue ni tête. On ne sait pas d'où part cette rumeur, a expliqué pour sa part le rectorat de Lille, qui a dénoncé une "désinformation orchestrée". Une rumeur "infondée et ubuesque" qui se répand par SMS, Facebook, et "fait tâche d'huile", selon le rectorat.

Qu’est-ce qui motive donc ces lycéens ? "Quand on leur demande le pourquoi de cette volonté de manifester, ça reste très flou dans leur esprit", raconte une responsable du lycée Jules Ferry d’Arras contactée par Europe1.fr. Cette dernière confirme bien que c’est par le biais de SMS que la rumeur circule, mais relativise la portée de ces manifestations. "Devant l’établissement, tout s’est dissipé en une heure", précise-t-elle.

Des rumeurs à l’école dès 2010

Quelque 200 lycéens avaient déjà manifesté jeudi à Lens, mais pas seulement. D’après Le Parisien, mercredi et jeudi, c’est à Arpajon, dans l’Essonne que les élèves du lycée Paul-Belmondo étaient descendus dans la rue craignant eux aussi que le gouvernement supprime une part de leurs congés. Un mouvement qui a également touché un établissement de Ris-Orangis la semaine dernière. En mai 2010 déjà, des lycéens avaient manifesté à Evreux, Cahors, Villiers-le-Bel avec à l’origine de la rumeur, l’annonce d’une conférence sur la question des rythmes scolaires.

Par ailleurs, il y a deux semaines, un rapport du comité de pilotage sur les rythmes scolaires a proposé de raccourcir de deux semaines les vacances d'été et de porter la durée des vacances de la Toussaint à deux semaines, mais aucune décision n'a été entérinée. Le ministre de l'Education Luc Chatel avait dit en juillet vouloir entamer une "concertation" avec les syndicats enseignants, pour annoncer "à l'automne" des décisions qui pourraient entrer en vigueur "dès la rentrée 2013".