Une mystérieuse photographe au tribunal

Une mystérieuse photographe a été repérée au Palais de Justice de Paris, dans la salle réservée aux témoins.
Une mystérieuse photographe a été repérée au Palais de Justice de Paris, dans la salle réservée aux témoins. © Maxppp
  • Copié
avec Pierre de Cossette , modifié à
- Il s'agit en fait d'une fonctionnaire de police des renseignements parisiens.

Le travail devait être discret. Une femme a été surprise mardi, pendant une audience, dans la "salle des témoins" du Palais de justice de Paris, appareil photo à la main. Il s'agissait en réalité d'une fonctionnaire de police de la Direction du renseignement de la préfecture, selon les informations recueillies par Europe 1. 

La raison de sa présence : le procès qui se tenait dans la salle à côté, celui de six trentenaires présentés comme "anarcho-autonomes" et accusés de projets terroristes. Une occasion pour les policiers de prendre des photos de proches venus les soutenir.

Un appareil photo avec téléobjectif

Dans la pièce où patientaient quatre témoins appelés pour un autre procès, celui de l'ex-policier Philippe Pichon, se trouvait donc cette femme d'une trentaine d'années. Cette salle réservée aux témoins, et donc inaccessible au public, est un poste d'observation idéal pour surveiller les personnes venues assister à des procès, à travers une immense vitre. Qui était en fait une glace sans tain.

La jeune femme, munie d'un gros appareil photo avec téléobjectif, scrutait donc en toute discrétion les va-et-vient de la salle des pas perdus. A l'huissier qui lui demandait ce qu'elle faisait dans cette pièce, elle a simplement répondu qu'elle était photographe, avant d'être priée de quitter la salle.

Agacement d'un haut fonctionnaire

Quelques instants après le départ de cette jeune policière, un gendarme s'est même rendu dans la salle pour éteindre la lumière et éviter que les quatre témoins puissent être vus à travers la fameuse glace sans tain. Ce sont des témoins qui ont finalement rapporté à la présidente du tribunal qu'ils avaient aperçu cette femme avec un appareil photo.

Les chefs de juridiction du tribunal de grande instance de Paris ont affirmé qu'ils "ignoraient totalement la présence de cette femme munie d'un appareil photo dans la salle des témoins". La bourde de la jeune femme n'est en tout cas pas passée inaperçue, et a eu de quoi agacer un haut fonctionnaire de la préfecture, qui s'est dit consterné auprès d'Europe 1 par cette maladresse.