Une campagne choc pour l'euthanasie

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avec AFP , modifié à
Des photomontages montrent Bayrou, Le Pen et Sarkozy sur leur lit de mort.

Bardés de tuyaux sur un lit d'hôpital, le visage blême, une expression de douleur sur le visage. Ces photomontages de Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen et François Bayrou sur leur lit de mort ont été élaborés par l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui lance une "campagne choc". Les images sont accompagnées de la question suivante : "Doit-on vous mettre dans une telle position pour faire évoluer la vôtre sur l'euthanasie ?". Ils seront visibles mercredi dans le magazine Les Inrockuptibles.

A quelques semaines de la tenue de l'élection présidentielle, l'objectif de cette campagne est évidemment d'interpeller les candidats sur la fin de vie et d'obtenir des garanties sur le vote d'une loi légalisant l'euthanasie, une pratique très encadrée en France par la loi Leonetti.

Cette campagne d'affichage est lancée en même temps qu'un mini-site intitulé ADMD 24 mars, date à laquelle se tiendra un meeting à Paris, place de la République, auquel les candidats sont conviés. Elle rappelle que 94% des Français sont favorables à l'euthanasie.

"Aucune connotation politique"

Le choix de faire figurer François Bayrou, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy sur ces images s'explique, selon le président de l'association Jean-Luc Romero, par le fait qu'ils sont "les plus opposés à la légalisation d'une aide active à mourir".

"On a interrogé tous les candidats à la présidentielle. On laisse tranquille ceux qui ont répondu favorablement et on interpelle ceux qui sont le plus farouchement opposés" à l'euthanasie, a déclaré le directeur général d'ADMD, Philippe Lohéac. "Il se trouve que ces trois candidats sont d'un côté de l'échiquier politique mais notre association n'a aucune connotation politique" avec 48.000 adhérents de tous horizons politiques, souligne ce responsable.

Les positions des candidats

Dans l'interview qu'il avait accordée au Figaro Magazine début février, Nicolas Sarkozy avait rejeté tout assouplissement législatif au nom de ses "valeurs pour la France".

"L'euthanasie légalisée risquerait de nous entraîner vers des débordements dangereux et serait contraire à notre conception de la dignité de l'être humain", déclarait le président à quelques jours de son entrée en campagne.

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François Bayrou s'est prononcé lui aussi contre une évolution de la législation. Pour le candidat centriste, la loi Leonetti "constitue un équilibre qu'il faut préserver car elle évite deux écueils que je ne souhaite pas : d'un côté l'acharnement thérapeutique et de l'autre l'euthanasie qui porte un risque non négligeable de comportements contraire à nos valeurs".

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Quant à Marine Le Pen, elle a estimé dans une interview à la Croix en février 2011 que la loi Leonetti était "suffisante", "même s’il y a beaucoup de progrès à faire en termes de prise en charge et pour lutter contre la douleur".

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