Un prof dérobe des objets à Auschwitz

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L'enseignant a été contrôlé par les douanes polonaises en possession de ciseaux et d'une douille.

La sortie scolaire a bien failli tourner au vinaigre… à cause du professeur. Un enseignant français, qui emmenait ses élèves au mémorial d'Auschwitz, s'est fait contrôler à l'aéroport de Cracovie en possession d'objets volés sur place. Un comportement qui a indigné la Fondation pour la Mémoire de la Shoah. Le professeur ne fait pour autant l'objet d'aucune poursuite, mais le départ de l'envoi du groupe de Français a dû être retardé d'une heure.

L'enseignant reconnaît les faits. Jeudi dernier, une classe de collégiens Lyonnais s’apprête à prendre l’avion à l’aéroport de Cracovie, en Pologne. Sauf que juste avant d'embarquer, leur professeur d'histoire est contrôlé par les douanes polonaises. Les agents trouvent alors dans la poche de l'enseignant des ciseaux et une douille provenant du camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau. Le prof reconnait rapidement que les objets proviennent bien du camp de la mort.

Les objets trouvés par une élève. L'enseignant explique que les objets ont été trouvés par une élève qui, ne sachant pas quoi en faire, les lui a confiés. "Comme ils étaient poussiéreux, l'enseignant dit les avoir mis dans un mouchoir en papier, puis dans sa poche", indique Jean-Christophe Bidet, inspecteur de l’académie adjoint, interrogé par Le Progrès. Sauf que, "selon la loi polonaise, le camp est un espace protégé et il est illégal de s’emparer de quelque objet que ce soit sur le site", rappelle de son côté Urszula Podraza, porte-parole de l’aéroport de Cracovie.

Toute découverte sur le site doit être signalée. Le professeur aurait en effet dû remettre les ciseaux et la douille au personnel de ce lieu de mémoire. "La première chose à faire, c’était de remettre les objets au guide pour que ceux-ci soient analysés pour leur éventuelle conservation, déplore le porte-parole de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, co-financeur du voyage. Ce dernier dénonce également le comportement irresponsable du professeur. "Si les faits sont avérés, ils sont déplorables, s’agissant plus particulièrement d’un professeur, accompagnateur adulte. Il ne viendrait jamais à l'idée de qui que ce soit de voler un objet dans un cimetière", commente-t-il.

10 ans de prison encourus. De leur côté, les autorités polonaises ont estimé que le professeur n'avait pas "d'inttentions malveillantes" en s'emparant de ces vestiges. La peine encourue pour le vol d'un objet protégé est pourtant de 10 ans de prison. La douille et les ciseaux ont donc simplement été confisqués par les douaniers et devraient être très prochainement remis au camp d'Auschwitz. Pour sa part, le professeur s'est excusé auprès de la présidente du conseil général du Rhône, Danielle Chuzeville.

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