"Un climat malsain dans notre société"

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Karine Lambin , modifié à
Monseigneur Vingt-Trois regrette la "surenchère verbale" dans le discours politique.

Plusieurs hommes d’église ont réagi ces derniers jours à la politique sécuritaire menée par le gouvernement à l’égard des Roms notamment. Les propos du père Arthur, qui a rendu sa médaille de l'Ordre du mérite et “prié pour que Nicolas Sarkozy ait une crise cardiaque”, ont été les plus virulents.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, avait invité sur l’antenne d’Europe 1 André Vingt-Trois à le rencontrer. Le cardinal ira. "Je vais le voir pour lui dire ce que les catholiques pensent et lui rappeler qu’il y a un certain nombre de limites qu’il ne faut pas franchir", a expliqué le patron des évêques français sur Europe 1. Mais "je ne vais pas le voir pour le faire changer sa manière de faire", assure-t-il.

"Des effets de manche"

"On n’a pas vocation à accueillir tous les Roms en France", considère l’homme d’Eglise. "Mais les mesures que l’on prend pour réguler 1a situation doivent respecter la personne humaine et la responsabilité individuelle." Il faut, selon lui, "que la légalité s’accompagne d’une réflexion sur le sens de l’homme".

L’archevêque de Paris regrette un "climat malsain dans notre société". Il dénonce une "surenchère verbale" dans le discours politique, le "concours à qui paraîtra le plus sécuritaire", "des effets de manche" et "la manière dont a été gérée" le débat sur la sécurité cet été.

Alain Minc autant "héritier" que le pape

Au sujet du discours du pape dimanche dernier, le cardinal estime qu’il ne s’adressait pas particulièrement à la France. "Le pape, comme chaque dimanche, s’adressait aux Français et aux francophones", selon lui. Alain Minc estime que le pape aurait dû se taire : "on peut discuter (de) ce que l'on veut sur l'affaire des Roms, mais pas un pape allemand". André Vingt-Trois estime au contraire eu "ce n’est pas parce qu’on est hériter d’une longue tradition qu’on est condamné au silence". "Alain Minc est héritier de toute l’historie de la France, mais ça ne l’empêche pas de parler […] il pense que la France n’a rien à se reprocher dans le passé ?", a-t-il conclu.