Un camp rom démantelé dans le Rhône

Un nouveau camp rom est actuellement expulsé de la commune de Saint-Priest
Un nouveau camp rom est actuellement expulsé de la commune de Saint-Priest © MAXPPP
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Gaétan Supertino, Sandrine Cochard et avec AFP , modifié à
La police est intervenue mardi matin sur un terrain de Saint-Priest pour expulser environ 180 Roms.

Après Evry lundi, la police à démantelé mardi matin un campement de Roms à Saint-Priest, dans le Rhône, à la suite d'une décision de justice dénoncée par plusieurs militants associatifs.

Vers 07h30 mardi matin une quinzaine de cars de CRS ont investi ce campement, un terrain vague situé à proximité des anciennes usines Berliet, aujourd'hui Renault Trucks, implanté au bord du parc de Parilly. Selon la préfecture du Rhône, il y avait 121 personnes sur place dont 74 adultes et 47 mineurs, tandis que ces derniers jours ce terrain accueillait environ 180 Roms.

Plainte pour occupation illicite

Cette expulsion, a-t-elle ajouté, fait suite à une décision de justice. Dans le milieu de matinée des pelleteuses s'apprêtaient à raser les tentes et abris de fortune. Selon Gilberte Renard, militante d'un collectif de soutien aux enfants des squats et membre de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), "ces Roms se sont regroupés là depuis plusieurs mois, après avoir déjà été expulsés de droite et gauche, il y a plein d'enfants et de nouveau-nés".

Contactée par l'AFP, Martine David, la maire (PS) de Saint-Priest a de son côté expliqué que ce terrain appartient à l'aménageur de la ZAC Berliet, qui avait déposé plainte pour occupation illicite, ayant abouti à un référé ordonnant l'expulsion.

Selon une source proche du dossier, son propriétaire est le promoteur immobilier Nexity. La ZAC Berliet a notamment pour objectif de créer des zones d'activités et des habitations sur cette vaste zone industrielle.

"C'est catastrophique au plan humain"

"On tourne en rond, on n'arrive pas à avoir de solution d'hébergement pérenne. La ville de Saint-Priest est très étendue -3.000 hectares- et je sais qu'il y aura à nouveau des risques d'autres occupations", a souligné Martine David.

"C'est catastrophique au plan humain, on est complètement démunis face à ce genre de situation", a-t-elle ajouté, appelant les autorités à "poursuivre au niveau européen les négociations avec le gouvernement roumain, et appuyer sur l'accélérateur".

Ces Roms avaient investi ce terrain au début du printemps, et à ce jour la maire dit n'avoir aucune solution de relogement. La préfecture n'a pas souhaité communiquer davantage sur le sujet.

"On passe pour des rigolos!"

"Ce qui se passe en ce moment c'est pire que sous la droite et Sarkozy, ils ne respectent pas les promesses du candidat Hollande alors qu'ils viennent de faire une réunion interministérielle", a déploré Jean-Philippe, militant associatif.

Une autre organisation, Médecins du Monde, qui assurait un suivi sanitaire et social du campement a fait part de sa vive "déception".

"La semaine dernière nous avons eu une réunion avec le préfet chargé de l'égalité des chances et le Grand Lyon, notamment pour essayer de trouver des solutions alternatives, et le préfet nous a dit en off qu'il n'y aurait pas d'expulsion à Saint-Priest", a relaté un membre de MDM.

L'ONG était même allée sur ce terrain ces derniers jours pour rassurer les Roms: "on passe pour des rigolos!", s'est ainsi insurgée une autre source à l'ONG.