Un antinucléaire prend 6 mois ferme

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avec AFP

Une peine de six mois de prison ferme a été requise vendredi en appel à Caen contre un militant antinucléaire de 24 ans pour des violences sur des gendarmes lors d'une manifestation en juin 2012 à Montabot (Manche) contre la future ligne à très haute tension du réacteur nucléaire EPR de Flamanville. La cour d'appel de Caen rendra sa décision le 3 juillet. En première instance, le 21 août, le militant avait été condamné à Coutances (Manche) à trois mois de prison ferme.  "Les preuves réunies contre lui sont accablantes", a estimé vendredi le substitut du procureur général Gérald Lesigne. "Il a directement participé à un attroupement (...) de personnes déterminées à aller au contact des forces de l'ordre", avec "de véritables armes", "des frondes", "des boulons", "des perches dont l'extrémité pouvait être enflammée", a argumenté le magistrat.

A l'issue des affrontements, les gendarmes ont affiché deux blessés légers et les manifestants 25 blessés dont trois graves. Le prévenu était muni d'un bâton au moment de son arrestation alors que les militaires blessés l'ont été avec une barre de fer. Mais un gendarme a déclaré avoir vu le prévenu jeter des cailloux sur les forces de l'ordre. "Vous faites appel alors même que vous reconnaissez avoir participé à un attroupement avec (des gens munis notamment) de perches", s'est étonné une conseillère de la cour. Le prévenu, qui a déjà été condamné une fois pour des violences lors d'une autre manifestation, a dit ne pas savoir si ces perches étaient inflammables et nie avoir lancé des cailloux. L'avocate du prévenu Me Laure Heinich-Luijer a demandé la relaxe.  Pour condamner il faudrait "au moins la certitude, ce rempart démocratique, qu'il a lancé quelque chose" or le gendarme qui dit avoir vu le prévenu jeter des cailloux "se contredit" et son témoignage n'est pas corroboré par d'autres, a-t-elle plaidé. Par ailleurs, le parquet général a requis vendredi la confirmation de la condamnation d'un autre militant, un Belge de 24 ans au casier vierge. Il avait été condamné le 7 février 2012 à Cherbourg à un mois avec sursis pour refus de prélèvement d'ADN lors d'une manifestation houleuse contre un train de déchets nucléaires allemands en novembre 2011.