Tuée par ses implants mammaires ?

© MAX PPP
  • Copié
avec Nathalie Chevance , modifié à
L'association des Porteuses de Prothèses PIP a perdu l'une de ses membres suite à un lymphome.

"C'est avec une profonde tristesse et une colère non dissimulée que l'association vous annonce le premier décès parmi les victimes PIP". L'association des Porteuses de Prothèses PIP (PPP) a révélé jeudi qu'une de ses membres est décédé et fait le lien avec les prothèses mammaires défectueuses qu'elle portait.

Les implants mammaires pourraient donc être mortels, comme en atteste le tragique destin d’Edwige, victime d'un lymphome au niveau de ses implants. D'autant qu'elle "était une ancienne porteuse de prothèses mammaires défectueuses PIP rompues", a tenu à rappeler l'association PPP..

Incriminée, la société PIP est non seulement accusée d’avoir rempli ses prothèses mammaires avec un gel de mauvaise qualité et toxique, mais aussi d’avoir négligé la qualité de l’enveloppe, aggravant ainsi les risques de fuite.

Le décès est-il lié aux prothèses ?

Au total, près de 2.000 plaintes ont été déposées par des femmes ayant acheté des prothèses mammaires défectueuses. Pour ces dernières, il n’y a pas de doute : ce sont les implants défectueux qui sont à l’origine du décès.

Le docteur Bruno Alfandari, président du syndical national de chirurgie esthétique reconstructrice et esthétique, est, lui, plus prudent. "On va attendre les conclusions de l’équipe médicale qui a pris en charge cette patiente. Aujourd’hui, rien ne nous permet de le laisser penser. Des tests ont été faits à l’étranger et n’ont pas montré de génotoxicité sur ces implants".

La justice va trancher

La société PIP et ses victimes seront bientôt fixées; l’enquête préliminaire est presque finie, le procureur de la République, Jacques Dallest, devant rendre son rapport dans les prochains jours.

Ce dernier n’a pas encore tranché : la société PIP pourrait à la fois être poursuivie devant un tribunal correctionnel et faire l’objet d’une nouvelle information judiciaire.

Deux fronts de bataille judiciaire

L’enquête mêle en effet deux dossiers aux prolongements judicaires différents. La société PIP est poursuivie pour tromperie : il lui est reproché d’avoir mis sur le marché des produits non certifiés en substituant le gel de silicone originel par un autre bien moins cher.

L’autre volet, médical, s’annonce plus compliqué et long. Le procureur pourrait ouvrir une information judiciaire pour blessures involontaires. Enjeu : la prise ne compte au cas par cas des dommages subis par les patientes.