"Tout se voit" dans une salle de marchés

© REUTERS
  • Copié
Hélène Favier (avec agences) , modifié à
Au premier jour de son procès, Jérôme Kerviel a une nouvelle fois mis en cause sa hiérarchie.

"Sur un desk de trading, on est tous à 50 cm les uns des autres, tout se voit tout s'entend", a lancé mardi Jerôme Kerviel assurant, au premier jour de son procès, que ses supérieurs à la Société générale était au courant de ses agissements.

Il est reproché à l'ancien trader de 33 ans, jugé à partir de mardi pour avoir provoqué une perte record de 5 milliards d'euros début en 2008, d'avoir pris des positions spéculatives colossales à l'insu de sa hiérarchie, en produisant des faux documents et de fausses explications.

Kerviel évoque "des encouragements"

Installé sur une chaise, devant le premier rang, dans une salle d'audience archicomble, le jeune homme s'est présenté sobrement - "célibataire, consultant informatique", avec un revenu de "2.300 euros" par mois - avant de mettre en cause ses supérieurs : "Les encouragements journaliers de mes supérieurs ne m'ont pas freiné, ils m'ont plutôt encouragé", a-t-il insisté.

Un procès sans Daniel Bouton

L'ancien PDG de la Société générale, Daniel Bouton, a, pour sa part, refusé de venir témoigner à la barre. Dans un communiqué, il a expliqué qu'il a déjà déposé à l'instruction et qu'il ne jugeait pas utile de revenir au procès. Me Frédérik-Karel Canoy, avocat de petits actionnaires, a demandé qu'on utilise la force publique pour le faire venir.