Touraine "ne renonce pas" face à la grogne

La ministre continue mordicus de défendre l'accord sur les dépassements d'honoraires, malgré les grèves de médecins qui secouent le pays depuis quelques jours.
La ministre continue mordicus de défendre l'accord sur les dépassements d'honoraires, malgré les grèves de médecins qui secouent le pays depuis quelques jours. © Europe1.fr
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La ministre a défendu le mariage gay, l'accord sur les dépassements d'honoraires et sa feuille de route.

"Il faut répondre aux attentes des Français. Les dépassements d'honoraires doivent être maitrisés". Marisol Touraine, invitée dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1 - le Parisien - Aujourd’hui en France - i>télé, reste inflexible. La ministre de la Santé continue mordicus de défendre l'accord sur les dépassements d'honoraires, malgré les grèves de médecins qui secouent le pays depuis quelques jours. "C'est un bon accord qui a été validé par la majorité des syndicats de médecins", a-t-elle vanté.

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Celle qui est également ministre des Affaires sociales garde ainsi le cap et défend son action sur tous les sujets sensibles concernant son ministère. Idem du côté des manifestations contre le mariage gay. Le gouvernement "ne renonce pas à son projet, il ne le retire certainement pas et le projet sera discuté au mois de janvier au Parlement", a-t-elle insisté. Outre la défense de ce qui est déjà sur les rails, Marisol Touraine a par ailleurs détaillé dimanche sa feuille de route pour ce qu'il lui reste de dossiers brulants. Europe1.fr vous résume le tout.

LES MUTUELLES AU CŒUR DU DÉBAT

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• Plus de transparence des mutuelles... mais pas tout de suite. La ministre réclame que les mutuelles "jouent la transparence" sur leurs "frais de gestion", qui représentent environ 20% des cotisations payées par les adhérents et dont on ignore généralement le détail. En comparaison, ceux de la Sécurité sociale ne représentent que 4% des cotisations. Pour Marisol Touraine, ces frais doivent être rendus publics. Mais elle laisse toutefois aux mutuelles un an avant de les obliger à publier ces informations.

• Le choix du médecin pas remis en cause. C'est l'une des principales craintes des médecins : que les mutuelles de santé puissent un jour obliger ou inciter leurs adhérents à aller voir un praticien plutôt qu'un autre. Pas question, tient à rassurer Marisol Touraine, qui insiste pour que la liberté de choix des médecins par le patient "ne soit pas remise en cause". "La liberté de choix du patient est le corolaire de la liberté d'installation du médecin", insiste la ministre.

• Différentes taxes selon les contrats. "Nous allons engager des discussions pour que les mutuelles de santé clarifient leurs contrats. Nous allons faire en sorte que les bons contrats soient moins taxés que les mauvais contrats", détaille la ministre.

"PAS DE REMÈDES MAGIQUES"

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• Une grande concertation pour les déserts médicaux. "Dans quelques jours je vais lancer une grande concertation. Je crois qu'il faut combiner plusieurs mesures, misant par exemple sur les stages des étudiants en médecine, ou la création d'un guichet unique pour informer les étudiants sur ces zones de déserts médicaux", a annoncé la ministre, qui assure que cette concertation aboutira à un "plan global" pour lutter contre ce phénomène.

• Un nouveau contrat pour les jeunes praticiens. Par ailleurs, il y a "dans le futur projet de loi de financement de la Sécurité sociale la création de contrats de praticiens territoriaux de médecine générale. C'est un soutien financier à l'installation des jeunes médecins dans ces zones de déserts médicaux. Nous allons leur garantir un certain niveau de revenus pendant deux ans", a -t-elle détaillé, tout en concédant : "il n'y a pas de remède magique."

• Première salle de shoot en 2013? "Les expérimentations pour les premières salles de shoot vont se mettre en place courant 2013" a annoncé dimanche Marisol Touraine. "Plusieurs villes, de droite comme de gauche, sont prêtes à s'engager", assure la ministre, citant l'exemple de Paris. "On peut avoir une politique extrêmement ferme de lutte contre les drogues et en même temps une volonté de mieux soigner les personnes, car la drogue est une maladie", a défendu Marisol Touraine.