Toulouse : Nicolas Sarkozy est sur place

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L'auteur présumé des tueries de Toulouse et Montauban est cerné par le Raid depuis 3h du matin.

L'auteur présumé des tueries de Toulouse et Montauban est retranché chez lui, dans le quartier résidentiel de la Côte Pavée, à l'est de la ville rose. Une opération du Raid est en cours depuis 3h mercredi matin pour tenter d'arrêter cet homme, qui répond au nom de Mohamed Merah et qui se revendique d'Al-Qaïda.

Le président Nicolas Sarkozy s'est rendu sur place en début d'après-midi, avant de se rendre aux obsèques des militaires tués à Montauban.

Les vidéos des assassinats vont être mises en ligne

Âgé de 23 ans, Mohammed Merah est considéré comme le principal suspect des trois attaques contre les militaires et un établissement scolaire juif qui ont fait sept morts en France. Dès le début de l'intervention, ce Français d'origine algérienne a souhaité échanger avec les policiers et ainsi "raconter tout son itinéraire criminel", a précisé le ministre de l'Intérieur, présent près des lieux d'intervention.

Le jeune homme aurait revendiqué les tueries auprès d'une journaliste de France 24 qu'il a appelée dans la nuit. Il lui aurait ainsi affirmé "qu'il avait filmé tous les assassinats". "Il a dit que les vidéos seraient mises en ligne", a raconté Ebba Kalondo, rédactrice en chef à France 24, sur le site de la chaîne.

Des attaches salafistes et djihadistes

Auprès des policiers, Mohammed Merah a revendiqué "des attaches" avec des salafistes et des djihadistes, a précisé le ministre avant d'ajouter : il dit "avoir voulu venger les enfants palestiniens et s'en prendre à l'armée française". Pour autant, Claude Guéant a affirmé qu'il "n'a pas de requête particulière".

Ce Toulousain, de nationalité française, a effectué des séjours en Afghanistan et au Pakistan, a expliqué Claude Guéant. Selon les informations d'Europe 1, l'homme a déjà été arrêté dans la région de Kandahar, en Afghanistan, pour des faits de droit commun.

Trois policiers blessés

Très tôt, des coups de feu ont été échangés entre la police et le principal suspect. Trois policiers ont été blessés, a-t-on appris de sources policières. Ce n'est qu'ensuite que les négociations ont débuté, avant de s'interrompre en milieu de matinée. Le suspect "ne parle plus", "les conversations sont interrompues", avait alors expliqué à la presse Claude Guéant, depuis la préfecture de Haute-Garonne. Le contact a finalement repris à la mi-journée.

Plusieurs opérations ont été lancées dans l'agglomération toulousaine mercredi par les policiers chargés de l'enquête. C'est ainsi que des proches de Mohammed Merah ont été interpellés. C'est le cas notamment de la mère du suspect. Amenée sur place par les policiers, elle n'a pas souhaité tenter de raisonner son fils "indiquant qu'elle n'a guère d'influence sur lui". Parmi les autres personnes placées en garde un vue : l'un des frères du tueur présumé. C'est cet homme qui a d'ailleurs permis de remonter au suspect numéro un, identifié mardi grâce à l'adresse IP de son ordinateur.

Une "action préméditée"

Une gigantesque chasse à l'homme s'était engagée lundi après le meurtre d'un rabbin et de trois enfants dans une école juive de Toulouse. La semaine précédente, trois militaires avaient été abattus de sang-froid, selon le même mode opératoire, l'un à Toulouse et deux autres à Montauban.  A chaque fois, l'auteur des coups de feu mortels est arrivé en scooter et a visé ses victimes à la tête.

Toute la région Sud-Ouest a été placée sous haute surveillance avec le dispositif "Vigipirate écarlate", sans précédent en France. Le procureur de la République de Paris, François Molins, qui dirige l'enquête, a insisté mardi sur la "piste terroriste" au sens du droit français, à savoir la volonté de troubler l'ordre public "par l'intimidation et la terreur."

Selon le magistrat, l'homme agit avec "sang-froid" et son action est "préméditée", comme le montre "le choix de ses cibles", à savoir "l'armée", "l'origine" des victimes pour les militaires ou "leur confession" dans le cas de l'école juive. Les trois soldats assassinés sont d'origine maghrébine et un quatrième, grièvement blessé, est Antillais, ce qui a alimenté la thèse de tueurs issus de l'extrême droite.