Thuir : le mystère de l'amnésique résolu

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avec AFP , modifié à
Une famille domiciliée à Reims a répondu à l'appel à témoins diffusé pour identifier la jeune femme.

C'était l'appel de la dernière chance... et il a porté ses fruits. L'inconnue de l'hôpital psychiatrique de Thuir, dans les Pyrénées-Orientales, a été reconnue par sa famille. Recueillie en janvier par l'hôpital, elle affirmait s'appeler Sarah et être née en 1984 en Algérie. Mais selon le témoignage d'une famille de Reims, jugé crédible par les enquêteurs, l'histoire de la jeune femme est toute autre.

Une histoire détaillée. Selon son récit, Sarah Mastouri est née en Algérie en 1984 et a étudié à Lyon. Admise à l'hôpital fin janvier, sans papiers d'identité, elle avait par ailleurs donné à l'équipe soignante des éléments très précis de sa biographie. Orpheline, elle serait arrivée une première fois en France à l'âge de trois mois, dans le cadre d'une procédure d'adoption qui n'a jamais abouti. Elle repart alors en Algérie mais revient finalement en France où elle passe sa scolarité à Reims avant de rejoindre un lycée de Perpignan, pour passer son bac scientifique. C'est à Lyon qu'elle poursuit ses études de sociologie à Lyon.

Des détails sur l'histoire de Sarah :

Elle perd la mémoire après une agression. Selon elle, elle se serait réveillée à l'hôpital de Perpignan fin juillet 2012, après avoir été victime d'une agression au cours de laquelle ses papiers d'identité ont été dérobés. Sans papiers et sans toit, elle aurait ensuite été hébergée dans plusieurs foyers avant d'être admise à l'hôpital de Thuir. Problème : aucun document officiel ne corrobore sa biographie. Mais l'appel à témoins lancé par Sarah Mastouri a, lui, permis d'en savoir plus sur l’identité de la jeune femme.

D'origine réunionnaise et non pas algérienne. Le nom fourni par la malade, a en effet "permis de recueillir des témoignages de sa famille qui ont pu être vérifiés par les services de la Police aux Frontières et de la Gendarmerie", indique l'hôpital sans préciser le nom de la famille, ni sa localisation. Une femme domiciliée à Reims avait appelé en début de semaine les enquêteurs pour dire qu'elle était sa mère, et d'autres membres de la famille avaient appuyé ses dires en transmettant des photographies très ressemblantes de la malade. Ainsi, selon ces témoins, son prénom ne serait pas "Sarah" et elle ne serait pas née en Algérie, mais aurait une ascendance réunionnaise. De même, elle serait née dans les années 1990 et non pas en 1984.

Une identité introuvable. Jusqu'ici, toutes les démarches de l'établissement pour confirmer ses dires et l'aider ainsi à renouveler ses papiers et entamer une réinsertion avaient été infructueuses. L'assurance-maladie, Pôle emploi, le ministère des Affaires étrangères et le consulat d'Algérie n'avaient en effet pas trouvé de trace de Sarah Mastouri dans leurs archives. L'enquête de la police aux frontières était également dans l'impasse, alors que des recherches sur les empreintes digitales de la jeune femme n'avaient rien donné.

Sarah bloquée à l'hôpital. En attendant de confirmer la piste de Reims, Sarah est contrainte de rester à l'hôpital psychiatrique. L'hôpital de Thuir déclare en effet souhaiter que "la patiente puisse désormais être préservée le temps nécessaire à sa prise en charge", et précise qu'il donnera mercredi des détails supplémentaires.