Tabac : une mère porte plainte contre un buraliste

La mère d'une jeune fumeuse de 17 ans porte plainte contre un débitant de tabac
La mère d'une jeune fumeuse de 17 ans porte plainte contre un débitant de tabac © MAXPPP
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avec Walid Berrissoul , modifié à
Le commerçant avait vendu des cigarettes à la fille de la plaignante alors qu'elle était mineure.

Une jeune lycéenne de 17 ans qui fume, la scène n'est pas rare. Pourtant depuis 11 ans, la vente de tabac est interdite aux mineurs. A Limoges, une mère de famille a décidé de porter plainte contre le buraliste qui vend des cigarettes à sa fille de 17 ans depuis trois ans, en toute illégalité. Une première en France.

Des constats d'huissier

Malgré l'interdiction de vente de tabac aux mineurs depuis 2010, la jeune fille n'a aucun mal à se procurer ses paquets de cigarette. A deux reprises, sa mère a alerté deux fois les douanes. En vain. "La première fois, ils m'ont dit qu'ils allaient contacter le buraliste. La seconde, ils n'ont même pas répondu", a raconté la mère sur Europe 1.

Le débitant de tabac hors la loi risque 135 euros d'amende à chaque infraction. Insuffisant pour la mère de famille qui a décidé de mener son combat jusqu'au bout. Elle a porté plainte et demande 32.000 euros de dommages et intérêts, pour l'exemple. "Par cette action, je voudrais fédérer d'autres parents parce qu'il y en a d'autres qui se sentent concernés par ce problème", a-t-elle expliqué sur Europe 1.

L'industrie du tabac mise en cause

Le Comité national contre le tabagisme s'est joint à la plainte. Pour son président, le Pr Yves Martinet, il s'agit de frapper un grand coup pour faire respecter la loi. "Les enfants fument leur première cigarette vers 11 ans et demi. Tous les ans, l'industrie du tabac doit faire en sorte que 200 à 300.000 enfants commencent à fumer. Le tabac est une maladie infantile !", a-t-il dénoncé sur Europe 1.

Les buralistes eux se défendent. Sur Europe 1, l'un d'eux a assuré qu'il était impossible de vérifier l'âge de tous les clients. "On juge l'âge du client en fonction de notre impression. Mais on ne peut pas se permettre de demander des cartes d'identité à longueur de journée", a-t-il dit. Le commerçant s'interroge même sur la légalité de la procédure : "on n'a pas de fonction de police. On n'est pas assermenté pour pouvoir faire ça", a-t-il ajouté.

Ce que dit la loi

Pourtant, légalement, les débitants de tabac ont le droit de demander une pièce d'identité à un client s'ils ont un doute sur son âge. Et si le client est mineur, ils sont obligés de refuser la vente. Dans les faits, à peine 25% des buralistes appliqueraient la loi.