TGV bloqué : "apocalyptique"

Un TGV assurant la liaison entre Nice et Paris est resté bloqué pendant près de 7 heures à la sortie de Marseille.
Un TGV assurant la liaison entre Nice et Paris est resté bloqué pendant près de 7 heures à la sortie de Marseille. © MAXPPP
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avec Philippe Batistelli , modifié à
- Deux passagers bloqués pendant 7h dans un TGV racontent "un enfer".

Les passagers d’un TGV censé relier Paris à Nice ont vécu une nuit de mardi à mercredi cauchemardesque. Le train, victime d’une panne électrique, n’est pas allé bien loin. Il s’est retrouvé bloqué dans un tunnel, à la sortie de Marseille. Au final, 7 heures de galère pour les voyageurs.

"Juste avant d’entrer dans le tunnel, les voyageurs à l’arrière du train ont entendus des bruits sur le toit. Il s’est avéré que c’était en fait les câbles de l’alimentation électrique qui s’était cassé. Ils ont vu des éclairs de part et d’autre du wagon pendant qu’on roulait", témoigne pour Europe 1 Benjamin, l'un des passagers infortunés. "Le train s’est mis à décélérer, et le temps qu’il s’arrête, on s’est retrouvé dans le tunnel, à l’arrêt."

"Pas de communication, pas de bouteilles d’eau, rien du tout, et surtout plus de climatisation, plus d’aération. On est passé en groupe de batterie de secours électrogène ou je ne sais quoi, ce qui fait que du coup, la température est montée", reprend Stéphane, un autre passager. "Les suffocations, les étourdissements, les femmes enceintes, les mamans, les bébés,…  il n’y avait plus d’air", témoigne-t-il.

"Ça pétait les plombs dans tous les coins", raconte Stéphane :

Et la situation a peu à peu empiré. "A un moment donné, il y a eu un mouvement de panique totale qui fait que du coup c’était un peu l’enfer. Ça pétait les plombs dans tous les coins. Il y avait des bagarres, des tensions. C’était infernal, apocalyptique comme situation", poursuit ce passager. "Les contrôleurs ne géraient rien du tout. La seule chose qu’ils pouvaient nous dire, c'était interdiction d’ouvrir les portes".

Des vitres brisées pour respirer

Alors certains ont pris des initiatives. "Avec d’autres passagers, j’ai décidé d’ouvrir les portes parce qu’il y avait des mamans et des enfants qui ne respiraient plus. Et donc on a pu respirer", affirme Stéphane. "Il y a eu dans d’autres wagons des gens qui avec la panique ont éclaté des vitres apparemment, pour respirer."

Les passagers de ce TGV ont finalement été transférés dans une autre rame, vers 3 heures du matin, avant d'être conduits à Marseille. "On s'est retrouvé dans un tunnel éclairé avec très peu de lumière, des pompiers avec des lampes frontales tous les 20 mètres et 1.000 passagers qui poussent leurs valises sur un petit chemin en béton", raconte Benjamin.

Quant aux causes de l'incident, elles semblent relever du vandalisme. "Selon les contrôleurs, on aurait été victime d’un jet de projectile, de pierre ou de parpaing, depuis un pont situé juste avant l’entrée du tunnel", poursuit Benjamin. "Les contrôleurs nous ont aussi expliqué que parfois, ils trouvent des traces d’impact de balle sur les vitres des TGV."

10 heures de retard au final

Les quelque 680 voyageurs concernés sont finalement arrivés à la gare de Lyon à Paris à 9H20, avec 10 heures de retard. Ils ont été accueillis par une vingtaine d'employés de la SNCF portant des chasubles rouges ou violettes, chargés de l'assistance aux voyageurs, qui leur ont distribué des boissons chaudes ou froides et des coffrets de petit-déjeuners. L'accueil des jeunes enfants a également été organisé, pour leur fournir notamment du lait maternel.

La SNCF distribuait également aux passagers qui ne les avaient pas encore, des enveloppes pour pouvoir demander le remboursement de leur billet. Enfin, des taxis ont été mis à leur disposition, à la gare de Lyon.

Cet incident a été signalé via le Téléphone rouge d’Europe 1. Si vous avec été témoin d’un fait, vous pouvez appeler au 07.47.26.5.6.7.8.