Sophie la girafe est-elle cancérogène?

Sophie la girafe a fêté ses cinquante ans cette année.
Sophie la girafe a fêté ses cinquante ans cette année. © MAXPPP
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avec AFP , modifié à
Certains jouets pour bébés contiendraient des substances potentiellement toxiques.

Elle est la star des cadeaux de naissance. Sous ses airs innocents, Sophie la girafe, jouet cinquantenaire vendu à plus de 50 millions d'exemplaire, pourrait pourtant bien s'avérer toxique. D'après une étude de l'UFC-Que Choisir portant sur les jouets des tout-petits, la girafe en caoutchouc contiendrait des précurseurs de nitrosamines, une substance potentiellement cancérogène qui se libérerait dans la salive des enfants.

Et l'UFC-Que Choisir note que la substance observée, les nitrosamines, sont interdites pour la fabrication des tétines, mais pas des jouets. Or, les enfants passent leur temps à mâchonner leur girafe qui couine… Le fabricant, Vulli, a aussitôt réagi, affirmant que son jouet est fabriqué "dans le respect absolu des normes européennes et mondiales" et ne présente "aucun danger pour ses utilisateurs".

Un public "particulièrement vulnérables"

En tout, l'UFC-Que Choisi a testé 30 jouets destinés aux moins de trois ans. Aucun des objets testés n'est contraire à la réglementation, mais l'association de consommateurs en a relevé treize contenant des substances classées cancérogènes, probables ou possibles. Sur la liste figure également le doudou Oui-Oui de Lansay, qui contient du chrysène et du naphtalène. Ces dérivés pétroliers ont été classés cancérogènes probables ou possibles par les Etats-Unis et l'Union européenne.

Ces analyses sont d'autant plus inquiétantes que les enfants de moins de trois ans sont "un public particulièrement vulnérable". Leur peau absorbe plus de substances et leurs poumons ne sont pas encore totalement formés, note l'association, qui en appelle aux pouvoirs publics.

Scandale Mattel en 2007

L'UFC-Que Choisir rappelle le scandale qui avait touché Mattel en 2007. Le fabricant avait été contraint de rappeler plusieurs millions de jouets. En cause : la présence de plomb dans la peinture. A la suite de cet épisode, la réglementation européenne avait été renforcée.

Mais l'association de consommateurs souhaite aller plus loin et a saisi l'Agence nationale de sécurité sanitaire pour faire évaluer certaines substances qui n'ont pas encore été testées. Elle demande également un renforcement de la législation nationale et européenne sur les substances potentiellement cancérogènes identifiées dans les jouets.