Sida : les autotests, comment ça marche ?

Les autotests permettront de tester le VIH en quelques minutes.
Les autotests permettront de tester le VIH en quelques minutes. © REUTERS
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Damien Brunon , modifié à
3’ CHRONO - Disponibles en pharmacie dès 2014, ils permettront de dépister le VIH en quelques minutes à la maison.

L’INFO. Un dépistage du SIDA à la portée de tout le monde pour un peu moins d’une vingtaine d’euros, c’est ce que promettent les autotests. Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a annoncé jeudi qu’ils seront disponibles à la vente en France dès 2014. Ils pourraient éviter 400 nouvelles infections par an.

Comment ça marche ? En vente libre dans les pharmacies, les autotests ne demanderont que quelques secondes d’examen, le temps de mettre un peu de salive sur un bâtonnet. Ensuite, ce sont les capteurs qui font le travail. En une petite demi-heure, ils offrent un premier résultat sur la présence ou non du VIH dans le sang.

En cas d’infection, le test doit être confirmé par une prise de sang. Sa fiabilité en cas de séropositivité n’est établie qu’à 92,9%. Les résultats sont beaucoup plus précis si le test ne repère pas d’infection.

Aux Etats-Unis depuis 2012. Il n’empêche que malgré sa fiabilité relative, ces tests pourraient changer beaucoup de chose quant à l’accès des personnes au dépistage. Le ministère de la Santé estime qu’ils permettront d’éviter 400 nouvelles infections par an, notamment en dépistant plus efficacement les 30.000 à 40.000 Français qui sont porteurs du virus sans le savoir.

Outre-atlantique, le dispositif existe depuis 2012. La même logique de santé publique avait primé pour motiver la mise en place de ces autotests. Il faut dire qu’aux Etats-Unis, ce sont 240.000 personnes qui ne seraient pas au courant de leur séropositivité. Il est néanmoins difficile de tirer des conclusions sur leur efficacité au pays de l’Oncle Sam sur une si courte période.

Déjà refusés en France. Si l’Hexagone est le premier pays d’Europe à autoriser la vente des autotests, il n’a pas toujours été aussi enclin à le faire. Par deux fois, la France a refusé la dispositif. “Cette technique dite d’autotest, outre sa faible valeur diagnostique, ne peut pas s’inscrire dans une politique globale de prévention”, notait le Conseil National du SIDA (CNS) dans son dernier refus en 2004. Il soulevait alors aussi le problème de la solitude des personnes apprenant la nouvelle face au test.

Les idées ont changé depuis. On savait depuis le mois de mars 2013 que les autotests seraient mis en vente. Le CNS s’était alors prononcé en faveur du dispositif en s’appuyant sur le fait qu’ils pourraient permettre “d’améliorer la précocité du dépistage en France”.