Santé : un emprunt pour pouvoir se soigner

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Thomas Morel et Jean-Sébastien Soldaïni , modifié à
ENQUETE E1 - Les Français ont de plus en plus souvent recours à un emprunt pour payer leurs soins.

L'info. Remettre à plus tard l'achat de lunettes, d'une prothèse auditive ou dentaire : c'est ce à quoi sont réduits de plus en plus de Français, avec la crise. Ces dépenses, d'un montant élevé, sont en effet généralement mal remboursées par la Sécurité sociale. Alors pour aider les particuliers à payer leurs soins, la banque du Crédit Municipal de Paris (CMP) a lancé il y a quelques mois un "prêt santé". Il permet à un malade d'obtenir un prêt de quelques milliers d'euros, à un taux d'emprunt qui avoisine en moyenne les 3 %.

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Un financement "inespéré". Depuis son lancement, le succès du Prêt Santé ne se dément pas, et les témoignages de particuliers qui y ont eu recours sont légion. C'est le cas notamment de Sira, une parisienne qui souffre de troubles auditifs. Pendant sept ans, coincée entre son loyer et un crédit à la consommation à rembourser, elle n'a pas pu suivre de traitement pour sa maladie. Sept longues années à vivre avec des bourdonnements dans les oreilles et des vertiges à répétition, qui ont pris fin quand le CMP a accepté de lui avancer les fonds. "La solution qu'on m'a proposée était vraiment inespérée. Elle est acceptable, et dans la limite de ce que je peux supporter financièrement", se réjouit-elle au micro d'Europe 1.

De plus en plus de Français concernés. Emmanuel Bouriez, directeur général adjoint du CMP, explique pour Europe 1 ce qui l'a poussé à lancer ce produit : "30 % des Français déclarent aujourd'hui avoir pris un crédit à la consommation  pour financer des dépenses de santé, et un quart d'entre eux disent même avoir tout simplement jeté l'éponge", raconte-t-il.

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Les banques sont frileuses. Il est en effet très difficile d'obtenir une aide financière de la part des banques, qui demandent souvent des taux d'intérêt exorbitants. Sira se souvient être allée frapper à la porte de sa banque : elle me demandait 18 % d'intérêt. Cela coûtait beaucoup trop cher". En proposant un taux à 3 %, le CMP permet aux particuliers de financer à moindre coûts leurs soins. Et pas question d'accorder un crédit à n'importe qui. Le Crédit municipal refuse systématiquement cet emprunt aux ménages surendettés. Il s'assure également que l'argent n'est pas employé à mauvais escient : pour bénéficier des fonds demandés, les emprunteurs  doivent présenter au CMP les devis liés au traitement. Des devis qui, dans 90 % des cas, concernent des frais dentaires.