Samsonite : les "patrons voyous" rejugés

Les repreneurs de l'usine d'Hénin-Beaumont avaient été condamnés à de la prison ferme en 2009.
Les repreneurs de l'usine d'Hénin-Beaumont avaient été condamnés à de la prison ferme en 2009. © MAXPPP
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Les repreneurs de l'usine d'Hénin-Beaumont avaient été condamnés à de la prison ferme en 2009.

L'affaire avait défrayé la chronique en 2007. L'usine de fabrication de valises Samsonite de Hénin-Baumont, dans le Pas-de-Calais, fermait malgré les promesses des nouveaux dirigeants. Une fermeture dans des conditions suspectes, qui avaient intrigué la justice. Les repreneurs de l'usine, condamnés en première instance en 2009, sont jugés en appel à partir de mercredi. Le procès doit durer jusqu'au 16 mai.

Repris en 2005, liquidé en 2007

A l'été 2005, le bagagiste américain Samsonite cède son usine à une structure dénommée HB Group. Rebaptisée Energy Plast, l'usine devait se reconvertir dans la fabrication de panneaux photovoltaïques. Mais en février 2007, les repreneurs liquident l'affaire et licencient les 205 salariés.

Le parquet a alors décidé d'engager des poursuites contre les dirigeants. En juin 2009, le tribunal correctionnel de Paris condamne l'ancien secrétaire général de l'usine Samsonite, Jean-Michel Goulletquer, à trois ans de prison, dont deux ferme, et l'ancien PDG, Jean-Jacques Aurel, à trois ans, dont un ferme. Les deux hommes ont en outre été condamnés à une amende de 75.000 euros et une interdiction de gérer une entreprise durant 5 ans.

Prison ferme et amendes

Olivier Walter, un ancien directeur financier de Delsey devenu consultant, a lui été condamné à trois ans de prison, dont 18 mois avec sursis, 5.000 euros d'amende et une interdiction de gérer. L'avocat François Fauvet s'est vu infliger six mois de prison avec sursis et 25.000 euros d'amende pour "recel de banqueroute". Les prévenus ont également été condamnés à verser solidairement 2,5 millions d'euros au liquidateur judiciaire d'Energy Plast. Leurs avocats ont déploré n'être que des "boucs émissaires".

Mais pour les juges, l'attitude de Jean-Jacques Aurel était d'autant plus blâmable qu'il avait déjà été condamné dans un dossier similaire, avec Olivier Walter, concernant la reprise de l'usine Delsey de Montdidier dans la Somme.