Salaires : les gays plus discriminés

Les homosexuels sont victimes de discrimination salariale selon une étude française.
Les homosexuels sont victimes de discrimination salariale selon une étude française. © Reuters
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Contrairement aux lesbiennes, les salariés homosexuels sont nettement moins bien payés.

Les homosexuels moins bien payés que les hétérosexuels ? C'est ce que démontre la première étude française réalisée sur le sujet. Cette enquête a été présentée lors d'un colloque sur le coût de l'homophobie, mercredi, à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris.

Aucune donnée statistique n'existe sur l'orientation sexuelle. Le rapport de Thierry Laurent et Ferhat Mihoubi, professeurs à l'université d'Evry Val-d'Essonne, se base donc sur l'enquête emploi de l'Insee qui prend en compte les couples constitués de membres de même sexe, tout en excluant les cohabitations non liées à l'orientation sexuelle, rapporte Le Monde.

Les lesbiennes mieux payées

Le résultat est surprenant : les couples homosexuels souffrent de discrimination salariale, ce qui n'est pas le cas des couples de femmes homosexuelles. A caractéristiques identiques - âge, diplôme, localisation géographique - les homosexuels sont moins bien rémunérés que les hétérosexuels. L'écart de salaire est de -6,2% dans le secteur privé et -5,5% dans le secteur public.

Le constat est totalement inverse pour les lesbiennes. Ces dernières gagnent en effet 2% de plus que les hétérosexuels dans le secteur privé. Et autant que les couples hétérosexuels dans le secteur public.

Les homosexuelles perçues comme plus agressives

Comment expliquer une telle différence de salaire ? Selon l'étude, les homosexuels souffrent d'une mauvaise image. Ils apparaissent aux yeux des employeurs comme moins productifs que les hétérosexuels. Un stéréotype lié notamment aux éventuels problèmes de santé dû au sida.

De leur côté, les femmes lesbiennes "sont perçues comme plus agressives, plus dynamiques, plus disponibles, avec une productivité un peu supérieure. Les employeurs les perçoivent en fait comme ayant des caractéristiques plus masculines", souligne le chercheur Thierry Laurent.