Rythmes scolaires : les communes loin d'être prêtes

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Thomas Morel et Raphaële Schapira , modifié à
EXCLU - Moins de 50 % des communes appliqueront la semaine de 4 jours et demi à la rentrée 2013.

>>L'info. La semaine de quatre jours et demi, c'est pour quand ? Mardi, le conseil supérieur de l'Education examine le décret instaurant le nouveau rythme scolaire, avant une parution au Journal Officiel prévue la semaine prochaine. Mais si le gouvernement veut une entrée en vigueur dès la rentrée 2013, nombre de communes ont déjà annoncé qu'elles ne pourraient pas s'y conformer, et devraient donc demander une dérogation pour repousser l'instauration du nouveau rythme à 2014.

Moins de 50% des communes prêtes. Selon des informations recueillies par Europe 1, moins de la moitié des communes sont prêtes à appliquer le nouveau rythme scolaire dès cette année. Beaucoup d'entre elles sont à l'Ouest : Brest, Angers, Nantes, Rennes, Rouen ou encore l'académie de Poitiers, déjà passée à la semaine à la semaine de quatre jours et demi depuis cette rentrée. Strasbourg, Dijon et Toulouse seront également prêtes pour la prochaine rentrée et Paris et Lille devraient bientôt annoncer de même. A Lyon, le suspens perdure. En revanche, à Nice, le député-maire UMP Christian Estrosi a prévenu que le changement ne sera pas effectué avant 2014. Dans les Hauts-de-Seine également, la quasi-totalité des maires ont fait savoir qu'ils ne seraient pas prêts à temps.

école primaire

• Des budgets assez serrés. Pierre-Alain Roiron, maire PS de Langeais, en Indre-et-Loire, vice-président de l'Association des maires de France et membre du conseil national de l'Education, résume au micro d'Europe 1 les problématiques rencontrées. "Les collectivités locales ayant des budgets assez serrés, il est compliqué de mettre en œuvre cette réforme tout de suite. Sans compter que, dans certaines zones rurales, il n'y a pas de personnel ni de structures d'accueil pour les enfants. C'est principalement le temps qui manque."

"Coût énorme" pour les villes. Même pour ceux qui choisissent une mise en place rapide, l'adaptation n'est pas évidente. "Il faut trouver les animateurs, trouver les encadrants.", explique à Europe 1 Gilda Rivoilant, adjointe au maire de Rochefort, en Charente-Maritime, une commune qui passera à quatre jours et demi en septembre prochain. "Un enseignant, on lui fait confiance pour gérer les enfants. Qu'il en ait 22 ou 29 dans sa classe, on estimera qu'il est tout autant opérationnel. Au niveau du temps périscolaire, les normes sont en revanche beaucoup plus draconiennes. On ne peut pas augmenter le nombre d'enfants sans augmenter le nombre d'encadrants. C'est un coût énorme pour les villes".

Une raison politique ? La deuxième raison est politique. Dans le département des Hauts-de-Seine, ancré à droite, seules deux communes affirment qu'elles seront prêtes à temps : Issy-les-Moulineaux et Sceaux. Pierre-Alain Roiron, vice-président de l'AMF, le regrette : "dire qu'on ne le fera pas par position idéologique, je trouve que ce n'est pas bien. Ils doivent pouvoir évoluer, pas pour François Hollande, ni Jean-Marc Ayrault ou Vincent Peillon, mais pour les enfants."

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