Renvoyée pour un clip de rap, la surveillante gagne aux prud'hommes

La surveillante et le rappeur dans le clip "Fontaine de jouvence".
La surveillante et le rappeur dans le clip "Fontaine de jouvence". © Capture d'écran YouTube
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avec AFP , modifié à
Cette "pionne" de 50 ans jouait les "cougars" dans le clip d'un rappeur niçois. Sa direction n'avait pas apprécié.

L'INFO. En petite tenue dans un jacuzzi, elle campait une couguar décomplexée, s'aspergeant de champagne dans un clip de rap. Pour ce rôle de "jeune première", l'assistante d'éducation d'un établissement catholique de Juan-les-Pins, dans les Alpes-Maritimes, avait été licenciée en 2012, après 20 ans de bons et loyaux services dans cette structure de 1.200 élèves. Mardi, son avocat a fait savoir qu'elle avait finalement obtenu réparation auprès des prud'hommes.

"Fontaine de jouvence".  Véronique Bonazzola, 50 ans, toujours au chômage, avait fait une apparition en petite tenue dans un clip du rappeur niçois Novia intitulé "Fontaine de jouvence". Le chanteur y abordait sans détour et dans un style caractéristique le phénomène des cougars, ces femmes mures qui préfèrent les hommes plus jeunes qu'elles. Problème, le petit film avait choqué la direction de l'établissement qui l'employait.

Le clip du rappeur Novia :

"On n'était pourtant pas dans de la pornographie, c'était plutôt quelque chose de potache", note aujourd'hui Me Pierre Chami, son avocat. "Quand l'affaire a éclaté, j'ai eu l'impression qu'ils (la direction) allaient me brûler sur un bûcher dans la cour, ils trouvaient ça scandaleux. Mais la plupart des parents m'ont soutenue, et les élèves aussi", raconte l'ancienne surveillante.

Licenciement "sans cause réelle ni sérieuse". Le conseil des prud'hommes de Grasse a estimé, dans un jugement rendu le 29 août, que son licenciement fin avril 2012 pour "faute grave" était "sans cause réelle ni sérieuse". Son employeur, qui connaissait son activité à titre privé de comédienne, n'ayant jamais adressé "la moindre mise en garde sur les risques éventuels d'une telle activité au regard de ses obligations professionnelles". L'Organisme de gestion de l'enseignement catholique de l'école-collège Notre-Dame de la Tramontane, mis en cause, n'a pas fait appel de ce jugement.  Véronique Bonazzola n'a en revanche pas souhaité que les sommes des réparations que l'établissement doit lui verser soient divulguées.

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