Qui sont les classes moyennes?

Métier, revenus, intention de vote. Un économiste dresse leur portrait.
Métier, revenus, intention de vote. Un économiste dresse leur portrait. © MAXPPP
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Métier, revenus, intention de vote. Un économiste dresse leur portrait.

A quelques mois des élections présidentielles, les classes moyennes font l'objet de toutes les convoitises. Et pour cause, elles représentent "30% de la population", selon Eric Maurin, auteur de l'ouvrage Les nouvelles classes moyennes (Seuil), interrogé sur Europe 1.

Une identité professionnelle. Pour cet économiste, "les classes moyennes", au sens usuel, regroupent "les techniciens, les agents de maîtrise ou encore les cadre B de la fonction publique et les chargés de clientèle dans les banques." Eric Maurin, exclut cependant de ce groupe les familles monoparentales, jugeant plutôt qu'elles appartiennent à la "catégorie modeste active" en voie de paupérisation puisqu'elles n'ont pas accès " à la propriété".

Revenus. Les classes moyennes correspondent à un certain niveau de revenus : entre 1.600 euros et 2.000 euros par personne par mois. Leur salaire "peut monter jusqu'à 5.000 euros", précise encore l'économiste.

Vote. Les personnes issues des classes moyennes sont "assez diplômées et plutôt protégées du chômage même en cette période de crise", explique Eric Maurin. Si elles ne votent pas "pour les extrêmes", elles sont "assez hésitantes et ressentent de plus en plus de défiance envers le monde politique", détaille-t-il. Par exemple, "lors des dernières échéances électorales, elles se sont tournées vers le centre de François Bayrou et les Verts", analyse l'économiste, concluant : "Plutôt ancrée à gauche, la ligne est aujourd'hui plus floue".

Une ligne floue dont s'empare les politiques. En meeting à Toulon mardi soir, François Hollande a lancé un vibrant appel aux classes moyennes. Le candidat socialiste leur a demandé de faire confiance à la gauche. "La droite vous a déjà trahis", a-t-il déclaré, en riposte aux attaques de Nicolas Sarkozy. Ce dernier avait affirmé que François Hollande s'était livré "à une attaque absolument sans précédent contre les classes moyennes", lors de son discours au Bourget.