Quand le patron des gendarmes les rassure

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avec Pierre de Cossette , modifié à
Le directeur général de la gendarmerie nationale a adressé un message interne à ses hommes.

C’est dans un contexte particulièrement tendu que le général Jacques Mignaux, directeur général de la gendarmerie nationale, s’est adressé aux 100.000 gendarmes français. Tentant de couper court aux inquiétudes de la profession, liées à l’annonce de la dissolution de sept escadrons de gendarmerie en 2011, le patron des gendarmes a envoyé une allocution vidéo dans la nuit de mardi à mercredi, entre 2 et 3 heures. Extraits.

Jacques Mignaux tente notamment de mettre fin à l’émotion suscitée par le sentiment grandissant que les policiers seraient mieux traités que les gendarmes. Or, gendarmes et policiers sont réunis depuis 2009 sous le même ministère de l'Intérieur.

"Eviter toute comparaison hâtive"

"Il convient en effet d’éviter toute comparaison hâtive. Je souhaite notamment combattre l’idée que les syndicats de police ont obtenu, en 48 heures de mobilisation, plus d’écoute que la gendarmerie", estime Jacques Mignaux, faisant référence au fait que les syndicats de police ont récemment obtenu le maintien de deux compagnies de CRS.

"La gendarmerie mobile et les compagnies républicaines de sécurité sont chacune concernées, dans le cadre de la révision générale des politiques publiques, par une diminution d’environ 10% de leurs effectifs", tient-il à préciser.

Pas de syndicat de gendarmes en activité

La colère gronde parmi les rangs des gendarmes, qui, du fait de leur statut militaire, ne disposent pas de syndicats. L'Union nationale du personnel en retraite de la gendarmerie (UNPRG) et le magazine interne L’Essor de la gendarmerie, tenu par d’anciens gendarmes, sont leurs seuls canaux d’expression. "Comment voulez-vous faire cohabiter au sein d’un même ministère des nantis hyper protégés par leur hiérarchie et par leurs syndicats de police, avec les gendarmes. Ca ne peut plus durer, cette situation risque d'entraîner une véritable explosion", s’est ainsi insurgé Jean-Claude Seguin, rédacteur en chef du magazine, au micro d’Europe 1 mardi.

Les gendarmes mobiles en première ligne

Les gendarmes mobiles sont les corps les plus menacés par des dissolutions. Depuis le 1er septembre 2010, huit escadrons ont été supprimés, sans que les gendarmes ne puissent se mobiliser. En 2011, Nantes, Rennes et Narbonne doivent également fermer, ainsi que quatre autres escadrons. Des fermetures qui entrainent dans chacun des cas des mutations, des déménagements, et l’obligation pour les conjoints d’abandonner leur travail.

"Pour la gendarmerie mobile, nous avons fait le choix d’une réorganisation des unités par voie de dissolution. Depuis 2008, il a été annoncé que 15 escadrons seraient concernés. Ce chiffre n’a pas varié et ne variera pas", assure le directeur général de la gendarmerie dans son allocution.

"Les CRS constituent une force civile, essentiellement engagée sur le territoire métropolitain. Nos gendarmes mobiles sont eux engagés sur un éventail de missions très large, aussi bien en métropole, qu’en Outre-mer ou en opération extérieure. Ainsi pour la gendarmerie, il n’aurait pas été réalisable de faire porter la charge des diminutions d’effectifs sur chacun des 123 escadrons, déjà ramenés à un format minimal", justifie-t-il avec force.

Dans son message, Jacques Mignaux assure que les restructurations ont été conduites "avec écoute et humanité, avec un accompagnement adapté et sincère". Il réaffirme que chaque gendarme continuera à exercer sa profession "selon son choix". "Je m’y engage. Ayez confiance", conclut-il.