Pyrénées-Orientales : les taxis en colère

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avec AFP , modifié à
Les chauffeurs frontaliers dénoncent les amendes infligées pour avoir "chargé" en Espagne.

S'estimant injustement traités de l'autre côté de la frontière franco-espagnole, ils menacent d'en bloquer l'accès. Les taxis des Pyrénées-Orientales protestent en effet contre des amendes de plus de 1000 euros infligées à deux d'entre eux pour avoir chargé en Catalogne des clients après une réservation téléphonique.

Une soixantaine d'artisans ont déjà manifesté vendredi à Perpignan et ont déposé une motion au consulat d'Espagne, à la représentation de la Généralité de Catalogne et à la préfecture, a indiqué Emile Garcia président des artisans taxis de Perpignan. Le mouvement pourrait ne pas s'arrêter là.

1.501 euros d'amende pour avoir pris un client espagnol

Après un premier incident qui avait valu en janvier une amende de 1.001 euros à un chauffeur de Perpignan venu récupérer un client dans la ville frontalière de la Junquera, un taxi de Canet-en-Roussillon a été verbalisé à l'aéroport de Gérone où il était venu prendre en charge deux clientes qui avaient réservé leur course une semaine à l'avance. Faute de pouvoir payer en liquide 1.501 euros la conductrice a dû abandonner son véhicule.

Les taxis des Pyrénées-Orientales assurent que ce type de course est autorisé par la législation européenne et réclament depuis le premier incident des éclaircissements aux autorités de Catalogne .

Clarifier l'activité transfrontalière

"Nous attendons en vain une réponse, il semble qu'il y ait un durcissement en Catalogne au moins, où on interdit désormais aux Espagnols eux-mêmes d'aller charger en dehors de leur commune des courses commandées, sauf s'ils remplissent à l'avance un formulaire nominatif de réservation", a affirmé Emile Garcia. "S'il faut désormais remplir un formulaire, un bon de commande, que les autorités espagnoles nous le procurent !" ajoute-t-il.

"Si on n'obtient pas de solution dans la semaine qui vient pour récupérer nos clients en Espagne, on ira bloquer la frontière début mai, là on sera 300 ou 400 taxis" avertit Emile Garcia. Le syndicaliste indique que ses confrères de l'Aude et de l'Ariège pourraient s'associer au mouvement pour les mêmes raisons, et il assure que "les artisans du bâtiment des Pyrénées-Orientales confrontés à la concurrence espagnole sont prêts à soutenir les taxis".