Prothèses PIP : "le chirurgien savait"

Après la rupture de sa prothèse, Nathalie Lopez dit ne pas "avoir été contactée" par son chirurgien.
Après la rupture de sa prothèse, Nathalie Lopez dit ne pas "avoir été contactée" par son chirurgien. © REUTERS
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avec Martin Feneau , modifié à
TEMOIGNAGE E1 - Une ex-porteuse de prothèses estime avoir été mal informée par son chirurgien.

L’entreprise de prothèses mammaires PIP n’est pas considérée comme l’unique responsable par les victimes. Désormais, elles demandent des comptes à leurs chirurgiens mais aussi à l’organisme chargé des contrôles de qualité sur les prothèses PIP.

Laurent Gaudon, avocat marseillais de quatre porteuses d'implants mammaires PIP, a annoncé mercredi qu'il allait saisir le juge des référés du tribunal de Toulon et porter plainte contre l'organisme allemand chargé de la certification CE de la société PIP, le TÜV Rheinland.

"Un manquement au devoir d’information"

L'avocat marseillais met clairement en cause des chirurgiens esthétiques pour "manquement au devoir d'information". Interrogée par Europe 1, Nathalie Lopez, cette ex-porteuse de prothèses défectueuses, affirme que son chirurgien "savait qu’il implantait des prothèses PIP." Lorsqu’elle se fait poser des implants, elle dit "ne pas avoir cherché à comprendre" car elle "faisait confiance à son chirurgien“. Après la rupture de sa prothèse, Nathalie Lopez précise ne pas "avoir été contactée" par son chirurgien.

Nathalie Lopez, 38 ans, ex-porteuse d’implants mammaires PIP :

Les chirurgiens protestent

Selon l’avocat de Nathalie Lopez, Me Gaudon, les praticiens auraient dû fournir aux patientes une liste des avantages comparatifs de différentes marques de prothèses. "Ils ne pouvaient ignorer que ces prothèses étaient fragiles", a-t-il assuré.

"On ne peut pas demander aux chirurgiens de tester les produits à chaque fois. Ils sont obligés de faire confiance", a protesté sur 20minutes.fr Jean-Luc Roffé, président d'honneur du Syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique.

En revanche, Me Gaudon n'envisage pas de poursuivre l'agence des produits de santé car selon lui, "l'Afssaps n'avait pas les moyens de déceler que TÜV n'était pas sérieux".