Procès Pallardy : une plaignante dit sa "honte"

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et Noémie Schulz , modifié à
L'une des femmes violées par l'ex-ostéopathe a raconté à la barre tout le mal qu'il lui avait fait. Lui nie.

Au troisième jour de son procès devant les assises de Paris, Pierre Pallardy a été confronté pour la première fois jeudi aux 19 femmes qui l'accusent de viols et d'agressions sexuelles. Face à ces femmes qui ont raconté en détails leurs consultations, l'ex-ostéopathe des stars, lui, a nié en bloc.

Dérapage dès le deuxième rendez-vous. Après une première consultation qui l'a laissée "KO comme après un combat de boxe", l'une des patientes, âgée de 37 ans, explique à la barre comment les choses ont dérapé lors de la seconde séance. En pleurs, elle décrit le viol qu'elle a subi : après un violent massage du ventre, "il m'a dit qu'il allait vérifier si je n'avais pas un cancer des ovaires. Il a baissé ma culotte, du coup je l'ai cru. Il a touché mon clitoris, a mis ma main sur ses parties, il s'est déshabillé et a fini sur la table (de massage). Après il a voulu entrer", confie-t-elle. Sans jamais le regarder, elle s'adresse à lui. "Je ne sais pas si vous avez conscience des dégâts que ça cause".

Sa vie "bascule" ensuite. Cette ancienne chef de chantier est aujourd'hui brisée, comme l'a expliqué son avocate, Corine Vaillant, à Europe 1. "Elle a un équilibre de vie au moment qui est reconnu par toute sa famille au moment où elle va le voir. A la suite de ces faits, ça va basculer. Elle se retrouve à ne plus supporter de travailler avec des hommes, parce qu'elle n'a plus confiance en eux, parce qu'elle a peur de se retrouver seule dans un bureau avec eux", détaille l'avocate de l'accusatrice. "Même les rapports avec sa famille se distendent parce qu'elle ne peut rien dire, parce qu'elle a trop honte", ajoute-t-elle.

Pierre Pallardy nie. S'il reconnaît les massages douloureux et les bisous sur les joues, Pierre Pallardy nie le viol. Il s'emmêle parfois dans ses déclarations. A la police il y a sept ans, il avait affirmé que c'était sa patiente qui l'avait aguiché. Il est revenu sur ses propos. "Je suis en dépression, je me trompe parfois de mots", s'excuse-t-il. "Je suis abasourdi. Cette plaignante n'a pas compris les manœuvres que je faisais sur son corps. Elle s'est complètement méprise", ajoute-t-il. "Quand vous soignez 100 femmes vous en avez toujours 20 qui sont très mécontentes ou à qui remontent des choses" de leur passé, lance même Pallardy pour expliquer la "méprise". Le procès doit durer jusqu'au 18 octobre.

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