Procès Pallardy : l'impuissance pour ligne de défense

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avec Noémie Schulz
L'ostéopathe des stars, qui nie les accusations de viols, a pu compter mardi sur le soutien de sa femme.

"Je vais prouver devant ce tribunal que je suis innocent". La phrase est signée Pierre Pallardy, l'ostéopathe des stars, jugé pour viols et agressions sexuelles sur une vingtaine de patientes. Son procès s'est ouvert mardi devant la cour d'assises de Paris et doit durer trois semaines. L'ostéopathe âgé de 72 ans, qui a perdu son droit d'exercer en 2006, risque jusqu'à vingt ans de prison.

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"Sept ans et demi que j'attends ce moment". "Je maintiens ces dénégations et je vais prouver devant ce tribunal que je suis innocent, ça fait sept ans et demi que j'attends ce moment", a lancé la voix entrecoupée de sanglots l'accusé, élégant septuagénaire, debout à la barre dans un impeccable costume bleu foncé. Au premier jour du procès, Pierre Pallardy a donc maintenu sa ligne de défense. Depuis l'éclatement de l'affaire, l'ostéopathe nie en effet en bloc les accusations de ses anciennes patientes.

Une pratique énergique selon Pallardy. Les plaignantes, elles, décrivent pourtant toutes le même scénario : seins nus, Pierre Pallardy leur pratique d'entrée un douloureux massage du ventre qui les laisse sonnées. Ensuite, il leur prend les seins à deux mains, "ce qui ne semble pas répondre au protocole de la profession d'ostéopathe", relève la présidente Jacqueline Audax. Il les embrasse, se livre à des attouchements sur le sexe, voire des pénétrations. De son côté, Pierre Pallardy reconnaît seulement une pratique énergique, voire autoritaire, en séance, et aussi beaucoup d'empathie envers ses patients.

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"J'ai entendu des rires, des gens qui parlaient". Face à ces accusations, l'ostéopathe auteur de plusieurs livres sur le bien-être peut surtout compter sur le soutien indéfectible de sa femme, une ancienne mannequin avec qui il est marié depuis 45 ans. Venue témoigner mardi en sa faveur, elle assure en effet que Pierre Pallardy ne peut pas être responsable des viols et agressions sexuelles qui lui sont reprochés. A la barre, la femme avec qui il a eu quatre enfants explique que son mari recevait ses patients chez eux et qu'elle n'a jamais entendu quoi que ce soit de louche. "Je ne crois pas du tout à toutes ces accusations. J'ai entendu des rires, des gens qui parlaient, qui avaient mal, mais jamais des gens qui hurlaient", assure-t-elle.

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"Il ne peut plus avoir de rapport sexuel". Sa mémoire se fait plus hésitante quand il s'agit d'aborder des questions plus intimes. A l'époque des faits, Pierre Pallardy avait un peu plus de 60 ans, d'où des questions très précises sur ses aptitudes sexuelles. "Au début des années 2000, il a eu des problèmes d'érection. Et puis deux-trois ans après, cela n'a mécaniquement plus fonctionné du tout", croit se souvenir Florence.

La défense souligne des incohérences. Mais les avocats de la défense n'ont pas manqué de remarquer que cette date arrangeait bien l'accusé, puisque les agressions sexuelles et les viols présumés ont tous eu lieu après 2003. Les avocats des parties civiles lui ont d'ailleurs rappelé que lors de son premier témoignage devant les policiers, en juin 2006, elle avait fait remonter à "deux ans et demi" les "sérieux problèmes" en la matière de son époux. "Je me suis mal exprimée devant le policier. Depuis 2003, il ne peut plus avoir de rapport sexuel", maintient-elle. "Alors ça a changé", lâche un avocat des plaignantes.