Procès Le Pen/Joly: le parquet demande la relaxe

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avec AFP , modifié à
Le parquet a requis lundi la relaxe d'Eva Joly. Le jugement est attendu jeudi.

Le parquet a demandé lundi au tribunal de Paris la relaxe d'Eva Joly, poursuivie en diffamation par Marine Le Pen qui lui réclame 20.000 euros pour des propos sur un supposé détournement d'héritage. Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement jeudi.

Marine Le Pen reprochait à Eva Joly ses déclarations de mardi dernier. Avant de se rendre à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, ville symbole de la percée de l’extrême droite dans le Nord-Pas-de-Calais, l’écologiste avait assuré que son adversaire frontiste "est l'héritière de son père milliardaire par un détournement de succession".

Eva Joly avait ainsi fait une allusion à l'héritage important que Jean-Marie Le Pen avait reçu dans les années 1970 d'un de ses amis, Hubert Lambert, et qui avait donné lieu à un début de conflit avec la famille du défunt, avant un règlement à l'amiable. La villa de Montretout, à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine, où réside Marine Le Pen aujourd'hui, faisait partie de cet héritage.

 "J'ai voulu rappeler d'où venait la fortune de la famille Le Pen"

"Je m'étonne que Marine Le Pen qui ne s'exprime pas avec des roses et qui est souvent très violente (...), a estimé utile d'instrumentaliser (...) la justice", s'est défendue lundi la candidate EELV, derrière ses indéfectibles lunettes vertes.

 "J'ai voulu rappeler d'où venait la fortune de la famille Le Pen", a indiqué l'ancienne juge d'instruction à la barre : alors qu'elle se veut "la candidate des pauvres", "elle vit dans un château", et "c'était mon rôle en tant que femme politique de mettre cela sur la table".

En l'absence de sa cliente, Me Wallerand de Saint-Just, l'avocat de Marine Le Pen, a plaidé que "tous les éléments de la diffamation sont réunis". Une diffamation "inacceptable" à ses yeux et ce, même si "la liberté d'expression est plus grande" en temps de campagne électorale.

Le parquet n'a pas été convaincu. "Pour moi, l'imputation est à l'encontre de M. Le Pen et non de Mme Le Pen", a ainsi expliqué lors d'un réquisitoire-éclair la représentante du ministère public.