"Pourquoi le BEA a supprimé la recommandation ?" (E1)

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Bernard Chabbert, consultant aéronautique d'Europe 1, réagit à la polémique sur la suppression d'une recommandation du BEA sur les alarmes de décrochage, dans son dernier rapport sur le crash du Rio-Paris. "Si le BEA avait estimé que cette alarme était un composant majeur du scenario de l'accident, elle aurait dû figurer dans les recommandations, or on n'en parle pas", explique-t-il.

Pourtant, d'après une information des Echos et de La Tribune, le BEA avait bien intégré une recommandation dans une première version du rapport. Mais elle a été supprimée dans la version publiée vendredi dernier. "Par qui, pourquoi ?", s'interroge Bernard Chabbert. "C'est dans l'intérêt du constructeur qui n'a pas intérêt à ce qu'on dise qu'il y a dans la conception de son cockpit et des alarmes qui y sont associées, des éléments à revoir", analyse le spécialiste.

Mais "c'est aussi dans l’intérêt des organismes nationaux et supranationaux de sécurité aérienne, comme l'Agence européenne de sécurité aérienne (Aesa), la super DGAC européenne, qui est responsable au-delà des constructeurs et qui doit leur dire comment doivent être conçus les systèmes et comment les améliorer. Là ça n'a pas été fait", explique Bernard Chabbert. "Le décrochage avait déjà été pointé du doigt : il y a eu 35 incidents du même genre avant cet accident et on avait pensé qu'il fallait agir sur ce problème, ce qui n'a pas été fait", ajoute le consultant aéronautique.