Pour ne pas oublier Auschwitz

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avec Virginie Riva , modifié à
65 ans après la libération du camp de la mort, certains oeuvrent pour le devoir de mémoire.

Il y a 65 ans, le camp d’extermination d’Auschwitz, symbole de la Shoah, était libéré par l’armée russe. En France, 11 400 enfants ont été déportés entre 1942 et 1944 vers la mort. Les témoins de l'association Mémoire des Enfants Juifs Déportés, qui ont connu la déportation ou ont eu la chance relative de pouvoir se cacher, vont à la rencontre des classes de CM2 un peu partout en France.

Mardi, ils se sont rendus à l’école Eugène Varlin dans le 10eme arrondissement de Paris, école où 700 enfants ont été déportés. Une cérémonie d’hommage a eu lieu dans la cour de l’établissement.

"J'étais au bord des larmes"

Assis par terre sous un préau, une cinquantaine d'enfants écoutent une femme qui lit une longue liste, celle des enfants de cette école déportés. Cette femme, c’est Redith Estenne, qui a connu l'enfer des enfants juifs traqués par les nazis. Depuis 10 ans, elle raconte aux élèves, pour leur inculquer le devoir de mémoire.

"Ils posent toujours des questions difficiles. Pourquoi les Juifs, pourquoi ils se déclaraient, pourquoi ils ne s’enfuyaient pas, explique Redith Estenne. Ils s’imaginent que c’était facile de faire des faux papiers, de ne pas porter l’étoile ou de ne pas se montrer. Ils n’arrivent pas à s’imaginer que ces gens qui étaient traqués ne pouvaient pas deviner l’horreur vers laquelle on les menait."

"J’étais au bord des larmes parce qu’on avait vraiment l’impression d’être avec eux ", raconte cette jeune élève. "On se dit heureusement qu’on est né maintenant." Et parmi les questions que les enfants posent souvent à Redith Estenne, revient celle qui est de savoir qui racontera tout ça quand elle ne sera plus là. "Mon fils a promis de prendre le relais", répond-elle.