Portable, WiFi : pas d'effet sur la santé ?

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SANTE - C'est la conclusion de l'ANSES. Mais l'agence met tout de même en garde contre les ondes électromagnétiques.

Vivre au milieu des ondes électromagnétiques a un effet sur le corps, mais pas sur la santé. Telle est la conclusion un brin alambiquée de l'Agence nationale sanitaire (Anses) au terme de deux années de recherches. L'Anses en conclut qu'il n'est pas nécessaire de modifier la réglementation qui fixe des seuils limites mais recommande néanmoins de limiter l'exposition aux ondes, en particulier celles des téléphones mobiles, surtout pour les enfants et les utilisateurs intensifs.

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Deux ans pour faire le tour de la question. Alors que les technologies sans fil se déploient dans notre vie quotidienne, leurs conséquences sur le plan sanitaire restent incertaines. Ces antennes, relais wifi, télécommandes, etc. émettent des ondes dont la dangerosité fait débat depuis des années. L'Anses a donc confié à 16 experts la mission de consulter et résumer l'ensemble des études scientifiques sur le sujet. Après deux ans de travail, ces derniers ont rendu leur copie mardi.

Ses conclusions. Pour l'Anses, les effet biologiques d'une exposition aux ondes sont des "changements d'ordre biochimique, physiologique ou comportemental qui sont induits dans une cellule, un tissu, ou un organisme en réponse à une stimulation extérieure". Un effet sanitaire "n'intervient que lorsque les effets biologiques dépassent les limites d'adaptation du système biologique".

Mais qu'est-ce qu'un effet biologique ? Il s'agit d'une modification de l'organisme sans qu'elle soit synonyme de pathologie. "La dilatation ou la rétractation de la pupille en fonction de l'éclairage ou le changement de la couleur de la peau exposée au soleil sont des exemples d'effets biologiques", explique Dominique Gombert, directeur de l'évaluation des risques à l'Anses. L'agence indique ne pas avoir pu "établir un lien de causalité entre les effets biologiques décrits sur l'homme ou l'animal et d'éventuels effets sanitaires".

Ses recommandations. L'Anses en conclut qu'il n'est pas nécessaire de modifier la réglementation qui fixe des seuils limites mais recommande néanmoins de limiter l'exposition aux ondes, en particulier celles des téléphones mobiles, surtout pour les enfants et les utilisateurs intensifs. Par utilisateur intensif, il faut entendre une personne passant chaque jour plus d'une quarantaine de minutes au téléphone.

Pour limiter ces risques encore non avérés, l'agence recommande : d'utiliser un kit mains libres pour les utilisateurs intensifs, privilégier des téléphones émettant moins d'énergie (débit d'absorption spécifique), réduire l'exposition des enfants, mieux mesurer l'exposition actuelle de la population, réaliser des études préalables avant l'installation de nouvelles infrastructures, étendre la limitation de l'exposition à d'autres appareils (tablettes, veille-bébé, téléphones sans fil dans les maisons, etc.).

Un débat sanitaire qui va prendre de l'ampleur. Déjà vif, le débat sur la dangerosité des ondes n'est pas prêt de se calmer. La généralisation du Wifi et l'arrivée de la 4G sont en effet susceptibles d'augmenter l'exposition de la population générale, via de nouvelles antennes, ou des utilisateurs, via de nouveaux équipements (smartphones dernière génération, tablettes, etc.), comme le reconnait l'Anses.

Retrouvez l'intégralité du rapport de l'Anses :