Pompiers : "briser la loi du silence"

"Le bizutage, le rituel, la tradition ne sont pas une excuse", estime l'avocat de deux sapeurs-pompiers de Paris qui ont porté plainte pour viol et violences.
"Le bizutage, le rituel, la tradition ne sont pas une excuse", estime l'avocat de deux sapeurs-pompiers de Paris qui ont porté plainte pour viol et violences. © MaxPPP
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FF avec Guillaume Biet et AFP , modifié à
L'avocat de deux pompiers ayant porté plainte pour viol et violences lors d'un bizutage lance un appel.

"Le bizutage, le rituel, la tradition ne sont pas une excuse". L'avocat de deux pompiers ayant porté plainte pour viol et violences lors d'un bizutage au sein de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) a lancé un appel  vendredi pour que d'éventuelles autres victimes se fassent connaître. Il appelle à briser l’omerta concernant les pratiques du bizutage chez les pompiers.

Douze pompiers de la BSPP accusés de viol et violences par deux engagés ont été présentés vendredi à un juge d'instruction en vue d'une mise en examen, dont quatre pour viol en réunion. Le parquet a requis le placement en détention de trois d'entre eux.

"Briser la loi du silence"

"Au-delà de cette affaire, j'invite tous les pompiers - et je sais qu'il y en a - qui ont subi les mêmes agissements, les mêmes barbaries, les mêmes violences, à se manifester", a demandé Me Nicolas Cellupica au micro d’Europe 1. "J'invite donc ces victimes à faire comme ces deux jeunes sapeurs-pompiers, à briser la loi du silence", a-t-il ajouté.

Il faut "briser la loi du silence" :

A l’origine de cet appel, la plainte déposée dimanche dernier par un jeune engagé. Il accuse un de ses collègues de l'avoir violé dimanche après une séance de bizutage dans un bus qui aurait mal tourné, au vu et au su d'autres pompiers, dont un officier. Cette scène a été filmée par un téléphone portable. Un autre pompier a porté plainte pour des coups qu'il aurait subis dans le même bus.

"Ils ont mis fin à leur rêve de toute une vie"

Ces deux pompiers ont décidé de renoncer à leur carrière chez les sapeurs-pompiers de Paris, a dit leur avocat. Ils "ont mis fin à leur rêve de toute une vie", a-t-il déclaré. Les deux victimes "sont encore en état de choc. Elles sont aujourd'hui retournées dans leur famille pour se reposer loin de Paris. Elles vont faire l'objet d'un suivi psychologique", a indiqué Me Cellupica.

L'avocat a en outre mis en garde contre de possibles "connivences" observées entre les gardés à vue et les gendarmes qui les interrogeaient. "J'espère que les connivences que j'ai observées en garde à vue entre certains gardés à vue et certains gendarmes ne porteront pas préjudice dans les restes et les suites de cette affaire", a expliqué l'avocat. L'enquête a été confiée aux gendarmes de la section de recherche de Paris.