Plaintes après le suicide d’un détenu

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avec Sébastien Krebs , modifié à
Mohammed Allag, 62 ans, avait été condamné pour avoir conduit sans permis et incarcéré.

Sa famille crie à la bavure. Mohammed Allag s'est suicidé fin juillet dans sa cellule de l'hôpital pénitentiaire la prison de Fresne. Il avait été incarcéré pour avoir conduit sans permis. Le sésame lui avait été retiré après plusieurs interpellation pour non-port de la ceinture de sécurité. Ses proches demandent aujourd'hui réparation à l'Etat.

Me Gueguen-Carroll, l'avocat de Mohammed Allag, devrait déposer deux recours dans les jours à venir : l'un devant le tribunal administratif de Montreuil pour "défaillance de l'administration pénitentiaire" et l'autre devant le tribunal de grande instance de Paris pour "fonctionnement défectueux du service public de la justice".

Incarcéré depuis six mois, Mohammed Allag s'est suicidé la veille de la réunion d'une commission chargée de statuer sur sa libération anticipée pour raisons médicales. Il souffrait d'insuffisance respiratoire et ne supportait pas la ceinture, qui selon lui, lui oppressait les poumons. "Il avait des détresses respiratoires importantes. Mais il n'a jamais eu d'accident de la route", explique sa fille, Jessica.

Ces dix dernières années, il s'était vu retiré son permis quatre fois pour le même motif. Mais même sans le fameux papier rose, Mohammed Allag continuait de conduire, ce qui lui a valu plusieurs séjours en prison. Son avocat, Me Julien Gueguen-Carroll, estime que son état de santé n'était absolument pas compatible avec l'incarcération. Selon lui, son client aurait dû demander un certificat le dispensant du port de la ceinture. Mais Mohammed Allag n'en avait pas été informé.