Pilule : les gynécos se défendent

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Sophie Amsili
"Ni achetés ni vendus", ils récusent les accusations de proximité avec l'industrie pharmaceutique.

Mise au point. Au centre de la polémique sur la pilule contraceptive de troisième et quatrième générations, les gynécologues se défendent. Non, ils ne sont pas à la solde des laboratoires pharmaceutiques, comme une enquête du Monde daté du 11 janvier le laisse entendre, affirment-ils dans un "manifeste" et oui, ils sont solidaires de leurs collègues nommément mis en cause par le quotidien.

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L'accusation. Le Monde cite en effet quatre "experts très médiatiques" : le professeur Israël Nisand, responsable du pôle de gynécologie-obstétrique au CHU de Strasbourg,  Brigitte Letombe, présidente de la Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM), Christian Jamin, gynécologue parisien et Sylvain Mimoun, gynéco-andrologue à l'hôpital Cochin. Tous les quatre ont "a minima (…) tissé des liens étroits avec les laboratoires", affirme le quotidien. Ce qui explique, selon Le Monde,  le fait qu'ils ont minimisé les risques des pilules de troisième génération, aujourd'hui accusées d'augmenter les troubles cardiovasculaires.

"Nous travaillons tous pour le bien des femmes ". La profession a donc décidé de contre-attaquer en lançant un "manifeste" signé par près de 1.300 gynécologues et rendu public mardi.  "Nous travaillons tous pour le bien des femmes, dans le respect de la loi et de l’éthique médicale et dans la transparence avec l’industrie pharmaceutique", peut-on lire sur le site de  la Société française de  Gynécologie (SFG), à l'initiative du texte avec le Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) et la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale (FNCGM). "Nous ne sommes pour autant ni achetés ni vendus", ajoute le texte.

Les ventes en berne. Les ventes de pilule de troisième génération ont chuté depuis qu'une jeune femme, Marion Larat, a annoncé son intention de déposer plainte contre le groupe pharmaceutique Bayer, convaincue que son AVC est liée à sa pilule.  La ministre de la Santé Marisol Touraine a, depuis, annoncé son intention de limiter la prescription de la pilule de troisième génération.

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