Peine de mort, 30 ans d'abolition

En mars 1981, à deux mois de la présidentielle, le candidat François Mitterrand se déclare contre la peine de mort.
En mars 1981, à deux mois de la présidentielle, le candidat François Mitterrand se déclare contre la peine de mort. © Capture d'écran INA
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VIDEO - Le 18 septembre 1981, l'Assemblée nationale abolissait la peine capitale.

En mars 1981, alors que la campagne présidentielle bat son plein, François Mitterrand, challenger du président sortant Valéry Giscard d'Estaing, se déclare ouvertement contre la peine de mort. "Je suis contre la peine de mort et je n'ai pas besoin de lire les sondages qui disent le contraire", déclare le candidat sur Antenne 2. La majorité des Français est alors favorable à la peine de mort et le candidat socialiste a conscience de tenter un coup de poker.

"Je suis contre la peine de mort", déclare François Mitterrand, alors candidat à la présidentielle :

Elu en mai à la présidence de la République, François Mitterrand gracie aussitôt Philippe Maurice, un condamné à mort qui attendait l'exécution de sa peine. Robert Badinter, un avocat notoirement hostile à la peine de mort, prend alors la tête du ministère de la Justice. A la fin de l'été 81, le Conseil des ministres approuve le projet de loi abolissant la peine de mort.

Le 17 septembre, le Garde des Sceaux présente le projet aux députés."Ceux qui croient à la valeur dissuasive de la mort, ceux-là méconnaissent la vérité humaine", assène Robert Badinter avec passion dans un discours désormais célèbre. Le ministre de la Justice affirme que la France "est grande parce qu'elle a été la première en Europe à abolir la torture" avant de baisser la voix pour dire que la France est presque le dernier des pays d'Europe occidentale à abolir la peine de mort.

Robert Badinter rejette l'argument de la valeur dissuasive de la peine capitale :

Le même jour, à l'extérieur hors du palais Bourbon, des badauds attendent pour entrer dans l'hémicycle. Un député s'interroge sur la précipitation la précipitation à légiférer "puisque François Mitterrand exercerait son droit de grâce".

  Les curieux se pressent au palais Bourbon pour assister au débat :

Le projet de loi abolissant la peine de mort est finalement voté le 18 septembre par 369 voix pour, 113 contre. Le 9 octobre, la loi est promulguée.