PIP : toutes les prothèses "mauvaises"

Sur les 30.000 femmes ayant reçu en France des implants PIP, 1.143 cas de ruptures et 495 réactions inflammatoires ont été recensés.
Sur les 30.000 femmes ayant reçu en France des implants PIP, 1.143 cas de ruptures et 495 réactions inflammatoires ont été recensés. © REUTERS
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FF avec AFP , modifié à
Le Comité de suivi des porteuses d'implants mammaires a livré ses premières conclusions jeudi.

Le constat est sans appel. Selon l'Agence de produits de santé, "aucun élément laisse penser qu'il y ait eu de bonnes prothèses PIP". Lors d'inspections, "on a constaté qu'elles étaient toutes mauvaises", a indiqué le Pr Dominique Marininchi, le patron de l’Afssaps, à l'issue du Comité de suivi des porteuses d'implants mammaires PIP, réuni jeudi au ministère de la santé. Europe1.fr fait le point sur ce premier bilan.

1.638 retraits de prothèses suite à des problèmes. Sur les 30.000 femmes ayant reçu en France des implants PIP, 1.143 cas de ruptures et 495 réactions inflammatoires ont été recensés, occasionnant au total 1. 638 retraits de prothèses, selon les chiffres communiqués jeudi par le Comité de suivi des porteuses d'implants mammaires PIP.

672 retraits d'implants à titre préventif. Aux retraits consécutifs à la détection de problèmes s’ajoutent 672 retraits d'implants PIP à titre préventif. Jean-Yves Grall, le Directeur général de la Santé, souligne que ces chiffres portent sur plusieurs années et qu'il ne s'agit donc "pas d'une flambée du nombre de ruptures".

20 cas de cancer chez les porteuses de prothèses PIP. Aucun nouveau cas de cancer chez des porteuses d'implants PIP n'a été signalé depuis le dernier bilan, qui se montait à 20 cas, établi le 30 décembre dernier. Pour l'instant, aucun lien de causalité n'a été établi entre les prothèses et ces cas de cancer.  En outre, un cas "troublant" de nécrose spontanée du sein a été déclaré à l'Afssaps chez une porteuse de PIP.

Resté silencieux et invisible depuis le début de l'affaire, le fondateur de Poly Implant Prothèse (PIP), Jean-Claude Mas, a indiqué de son côté jeudi qu'il refusait de s'exprimer face au "nombre impressionnant de contre-vérités", réservant ses déclarations pour la justice.

Devant les enquêteurs, il avait assumé avoir produit un gel de silicone non homologué, issu d'une formule de sa production et dissimulé à l'organisme certificateur. "Je l'ai sciemment fait car le gel PIP était moins cher, et rapport qualité-prix, c'était moins cher et de bien meilleure qualité", a expliqué Jean-Claude Mas en octobre aux gendarmes marseillais, selon un PV de garde à vue.