PIP : le "chirurgien-boucher" les utilisait

Le Dr Maure, condamné en 2008 pour tromperie aggravée, a utilisé des implants défectueux pour opérer ses patientes.
Le Dr Maure, condamné en 2008 pour tromperie aggravée, a utilisé des implants défectueux pour opérer ses patientes. © MAXPPP
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avec Nathalie Chevance , modifié à
- Le Dr Maure, condamné en 2008, a opéré avec les implants défectueux.

C'est une double peine pour les anciennes patientes du Docteur Maure. L'ancien médecin généraliste, qui avait pratiqué des actes de chirurgie esthétique sans en avoir les qualifications, a utilisé des prothèses PIP, a appris Europe 1. Ses anciennes patientes, souffrant déjà après des opérations ratées, s'inquiètent désormais des conséquences de ces implants.

Le Dr Maure n'a pas prévenu les patientes

Plus d'une centaine de patientes se sont vu implanter des prothèses PIP par le Dr Maure au début des années 2000. Le faux chirurgien esthétique était un bon client mais son avocat assure qu'il s'est ensuite rendu compte des défauts des implants.

Le Dr Maure a donc changé de fournisseur mais n'en a pas pour autant prévenu ses clientes. Virginie est l'une d'elles. Elle s'est fait poser des prothèses PIP en 2003. "Je repense à la boucherie, à la douleur et au calvaire de la suite", dit-elle sur Europe 1.

"Passer derrière Maure, c'est récupérer le ratage"

La jeune femme subit depuis neuf ans les conséquences d'une opération ratée : "quand je m'allonge, j'ai un sein qui descend dans le bras. Je dors avec mon soutien-gorge sinon ça me gêne", explique-t-elle. Le problème est qu'aucun chirurgien n'a accepté de la réopérer pour rattraper les dégâts. "Ils ne passent pas derrière un confrère. Passer derrière [le docteur] Maure, c'est récupérer le ratage et il y a trop de risques", ajoute Virginie.

L'ancienne patiente du Dr Maure se trouve désormais dans une impasse avec des implants potentiellement dangereux mais qu'aucun médecin n'a pour le moment accepté de lui retirer. "J'aimerais savoir ce que je peux faire. Personne ne veut les enlever, donc comment on fait ?", demande-t-elle.

La jeune femme, assistante maternelle, n'a jamais été indemnisée par le Dr Maure, pourtant condamné en 2008 pour tromperie aggravée mais déclaré insolvable. Elle n'a donc pas les moyens de se faire poser de nouveaux implants. Virginie dit aujourd'hui ne plus rien attendre de la justice.