PIP : des victimes portent plainte contre l'Etat

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avec Guillaume Cahour , modifié à
- Non remboursées pour l'explantation, ces femmes dénoncent une discrimination.

Rebondissement dans le dossier PIP. D’après une information Europe 1, une dizaine de porteuses de prothèses non remboursées pour l’explantation de celles-ci vont porter plainte contre l’Etat pour discrimination. En effet, seules les femmes dont les prothèses avaient été posées dans le cadre d'une chirurgie reconstructrice pourront bénéficier du remboursement de nouvelles prothèses. Or, ces plaignantes avaient eu recours aux prothèses PIP pour des raisons esthétiques.

Il n’y a pas de mauvaises victimes

C’est le cas de Valérie, qui explique sa démarche au micro de Guillaume Cahour sur Europe 1. "Je trouve que ce n’est pas normal. Je sais que certaines personnes vont dire qu’après tout, si j’ai fait ça pour des raisons esthétiques, tant pis pour moi. Mais je ne vois pas pourquoi, d’un côté, il y aurait de vraies victimes et de l’autre, des mauvaises victimes", s’insurge-t-elle.  

Et Valérie de prévenir : "je vais être obligée de me faire retirer ceux que j’ai pour en remettre d’autres". "Je souffrais d’être extrêmement plate. J’avais un souci d’image. Ça m’a posé énormément de problèmes, des dépressions, des choses comme ça. Quand je l’ai fait, ça allait beaucoup mieux", confie Valérie, déterminée dans sa démarche.

Des victimes déterminées

"Nous sommes décidées à aller le plus loin possible si on ne nous donne pas raison", prévient-elle. "Qu’on ait fait ça pour des soucis d’image, un problème psychologique ou suite à une chirurgie, tout le monde a été trompé par ces prothèses. C’est un problème de santé publique. C’est quand même bien l’Etat qui n’a pas fait ce qu’il fallait pour les contrôles", conclut Valérie. 

Au fil des révélations, les plaintes s'accumulent tous azimuts dans cette affaire PIP. De 500 procédures décomptées en juin 2010, on en recense aujourd'hui plus de 2.000. Au-delà du fabricant varois Poly Implant Prothèse, les chirurgiens plasticiens, les fournisseurs de PIP en silicone, la société allemande TÜV Rheinland, organisme certificateur, les distributeurs des prothèses et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé sont aussi dans la ligne de mire des victimes. La justice devra trancher et déterminer qui est responsable de quoi.