"On a vu passer un torrent furieux"

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Europe1.fr (avec Brigitte Renaldi, Nathalie Chevance et Anaïs Ledoux) , modifié à
- Les habitants de Draguignan victimes des intempéries n'avaient jamais vu ça.

"De mémoire d’hommes, personne n’a jamais vu ça ici", a témoigné mercredi sur Europe 1 Grégory, dont le grand-père de 92 ans vit depuis toujours à Figanières, près de Draguignan. "L’eau est arrivée d’un coup. C’était des torrents d’eau et de boue", a raconté de son côté Florian. Le jeune homme s’est dit choqué par les scènes de désolation qu’il a pu observer : "quand on voit des gens qui sont sur le toit de leurs maisons et qui agitent des serviettes blanches parce qu’ils ne peuvent pas sortir de chez eux, ça fait froid dans le dos".

"On a entendu crier", raconte l'une des sinistrés :

"La ville est dans un état...", se désespère pour sa part Max Piselli, maire de Draguignan, sur Europe 1 après les pluies torrentielles qui ont dévasté sa ville. "Ma ville est une jolie ville coquette, provençale, fleurie et propre, et là, il y a des pierres partout et des voitures : on ne peut plus circuler, on ne peut plus marcher sur les trottoirs. Les rues se sont ouvertes, le goudron a sauté et les clôtures des maisons, des villas et même des établissements publics sont au milieu de la rue. Il y a vraiment de la boue partout", détaille-t-il.

"Nous sommes catastrophés" :

Comme un barrage qui lâche

"Les gens voyaient passer un torrent furieux. Il est descendu de la colline dominant Draguignan et a traversé toute la ville dans sa largeur emportant sur son passage les routes nationales les chemins. On a eu l’impression d’un barrage qui aurait craqué et cette lame de fond aurait traversé toute ma ville", a décrit le maire.

Au lendemain des inondations meurtrières dans le Var, l’heure est au désarroi. "Nous sommes vraiment dans la peine, nous sommes catastrophés. Nous venons de vivre une après-midi et une nuit d’une intensité dramatique que l’on ne peut imaginer sans être sur place. C’est une catastrophe humaine", a assuré Max Piselli.

Refuge à l’hôpital

Nombreux sont ceux qui ont passé la nuit à l’hôpital. "Un camping forcé, mais au moins on était au sec et au chaud", a rapporté Yann l’un des sinistrés de Draguignan. Le personnel médical a passé toute la fin de journée de mardi sur le qui-vive pour accueillir 350 réfugiés qui se sont présentés d’eux-mêmes ou qui ont été amenés par les pompiers dans l’établissement.

L'hôpital a fait face à une situation de crise:

"A partir de 18h sont arrivées des personnes trempées, qui avaient froid et qui tremblaient. Nous leur avons distribué boissons chaudes nourritures café et des vêtements de rechange et nous leur avons assuré également un soutien psychologique si nécessaire, une sorte de cellule médico-psychologiques", a également témoigné sur Europe 1 le directeur de l’hôpital de Draguigan, Laurent Donadille.

L’hôpital de Draguignan s’est ainsi transformé en un véritable "hôpital de campagne : nous avons installé des lits de fortunes dans des salles de réunion et dans les couloirs pour justement permettre aux sinistrés de passer la nuit dans l’hôpital dans des conditions correctes", a encore raconté Laurent Donadille.