Obésité : les chiffres qui pèsent

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Sophie Amsili avec l'AFP , modifié à
En trois ans, le nombre de Français obèses a peu augmenté. Mais ils sont aujourd’hui près de 7 millions.

C’est le problème du verre à moitié vide ou à moitié plein. La France compte certes de plus en plus d’obèses mais leur progression ralentit pour la première fois depuis quinze ans, selon la sixième édition de l’enquête nationale ObÉpi, menée par le laboratoire Roche en collaboration avec l’Inserm, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière et Kantar Health et publiée mardi. Les conclusions de cette enquête, menée auprès de 25.000 personnes, devront être confirmées par d’autres études. Europe1.fr vous liste les principaux enseignements.

L’obésité touche 6,9 millions de Français en 2012, soit 15% de la population. En 1997, il ne s’agissait que de 8,5% de la population et en 2009 de 14,5%. L’augmentation est donc « modeste » depuis trois ans, ce qui correspond à un “ralentissement significatif de sa progression », souligne l’étude. chez les enfants comme chez les adultes, l’augmentation « n'est pas statistiquement significative » selon le professeur Arnaud Basdevant, spécialiste de la nutrition. En moyenne, les Français ont pris 3,6 kilos en quinze ans (0,5 kilo depuis 2009) alors que leur taille progressait de  0,7 cm dans le même temps.  Et leur tour de taille a gagné 5,3 cm à 85,2 cm en moyenne.

Les jeunes sont nettement plus touchés. La proportion des 18-24 ans obèses a bondi de 35% entre 2009 et 2012. L’évolution pour les autres tranches d’âges est comprise entre -1,5% et +4,5%. Le Pr Basdevant souligne que les complications de l’obésité les plus graves, comme l’apnée du sommeil, l’asthme et les douleurs articulaires, touchent plutôt les jeunes.

L’écart entre les hommes et les femmes se creuse. L’obésité a grimpé de 89,2 % depuis 1997 chez les Françaises, alors qu’elle a augmenté de 62,5% chez les hommes. Les femmes sont également plus touchées : la proportion atteint 15,7%, contre 14,3% des hommes.

Les disparités sociales et régionales persistent. Depuis 1997, l’enquête ObÉpi constate que les personnes endettées sont plus nombreuses à être obèses. Par ailleurs, le nord du pays est plus touché que le sud (21,3% dans le Nord-Pas de Calais, contre 11,6% en Midi-Pyrénées). L’ouest l’est aussi plus fortement que l’est. L’obésité est également supérieure à la moyenne nationale dans tous les régions du Bassin parisien, avec en tête la Champagne-Ardenne et la Picardie (20,9% et 20%).