Nucléaire : que risquent les centrales françaises ?

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Plana Radenovic avec Stéphane Place , modifié à
La France a le deuxième parc nucléaire du monde. Sommes-nous à l’abri d’une catastrophe ?

La France ne risque pas d’être submergée par un tsunami, et les séismes y sont beaucoup plus faibles et moins fréquents qu’au Japon. Mais la catastrophe nucléaire, engagée par des explosions dans la centrale de Fukushima, au Japon, inquiète.

Les 58 réacteurs français, répartis sur 19 sites, sont-ils menacés ? Outre les risques internes, comme l’éclatement d’un tuyau ou la malveillance des salariés, s’ajoutent des risques externes : attaque terroriste, séisme, inondation, ou conditions climatiques extrêmes.

Inondation

Or, certaines centrales sont implantées dans des zones à risque ; celle du Blayais, en Gironde, par exemple, est construite sur une zone inondable. Elle avait d’ailleurs dû s’arrêter après l’inondation de décembre 1999. Pour rassurer les riverains, une réunion d’information sera organisée lundi à 16h30, au conseil général de Bordeaux, selon les informations d’Europe 1. "Il est normal que l’on pose un certain nombre questions à EDF pour bien vérifier les précautions prises à l’époque et que des progrès supplémentaires ont été accomplis" pour être sûr "que le système de refroidissement du cœur soit assuré de façon parfaite au Blayais", justifie le président de la commission locale d'information nucléaire, Jacques Maugein, joint par Europe 1.

Séisme

En outre, deux centrales, celles de Fessenheim en Alsace, et du Tricastin, dans la vallée du Rhône, sont implantées sur des zones à fort risque sismique. Pour Lionel Taccoen, auteur du Pari nucléaire français*, contacté par Europe1.fr, pas de quoi s’inquiéter puisque ce risque est "pris en compte" lors de la construction des centrales. Ces dernières sont conçues pour "parer au tremblement de terre le plus fort, enregistré depuis le Moyen-Age", explique l’ingénieur.

"On s’est blindés d’à peu près partout", ajoute Lionel Taccoen, qui précise que depuis la construction de la première centrale, en 1978, "on n’a jamais été plus haut en France que l’incident de type 1".

Aléas climatiques

Mais le réseau Sortir du Nucléaire pointe des défauts dans la conception des centrales en elles-mêmes. Comme le vieillissement des installations, construites initialement pour une durée de vie de 30 ans, et leur sensibilité aux aléas climatiques. "Les centrales en bord de mer rejettent de l’eau chaude, ce qui favorise la prolifération d’algues, qui bouchent les tuyaux", explique Charlotte Mijeon.

Face au gouvernement qui ne cesse de marteler que nos centrales sont les plus sûres, de plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer un débat national.

*éditions L'Harmattan