Nucléaire : l'ASN veut plus de sécurité

La centrale de Nogent-sur-Seine avait été la cible d'une intrusion par des militants de Greenpeace.
La centrale de Nogent-sur-Seine avait été la cible d'une intrusion par des militants de Greenpeace. © MAX PPP
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avec agences , modifié à
Mais l'autorité de sûreté nucléaire n'exige l'arrêt d'aucune centrale nucléaire.

Le parc des centrales françaises était jugé "vieillissant" par certains politiques et associations de défense de l'environnement. Et pourtant, l'autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée d'un audit sur les 58 centrales françaises après la catastrophe de Fukushima au Japon, affirme mardi que la sûreté est "suffisante".

En clair, aucune fermeture de centrales n'est exigée par l'ASN, pas même la plus vieille de France, celle de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, en fonction depuis 1978. Néanmoins, "des investissements de dizaines de milliards d'euros" seront nécessaires précise André-Claude Lascoste, le président de l'ASN.

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Pouvoir faire face à une crise

En effet, l'agence, qui a remis son rapport au Premier ministre mardi martin, souligne qu'il est nécessaire d'augmenter "dans les meilleurs délais", la robustesse des installations pour qu'elles puissent faire face à "des situations extrêmes". L'autorité invite donc les autorités françaises à moderniser certaines installations afin de pouvoir faire face à des situations difficiles, comme ce fut le cas au Japon au mois de mars dernier.

Afin d'améliorer la gestion de "crise", l'ASN donne jusqu'au 30 juin 2012 aux exploitants (EDF, Areva, CEA et l'Institut Laue-Langevin) pour définir et mettre sur pied, un ensemble de dispositions matérielles et organisationnelles permettant d'assurer les fonctions principales du site nucléaire en situation extrême. Le ministre de l'Energie, Eric Besson réunira les exploitants le 9 janvier afin de définir "le calendrier de mise en œuvre des demandes".

Une force spéciale rapide nucléaire

Le but, a expliqué l'ASN, est notamment de "prévenir un accident grave ou en limiter la progression", de "limiter les rejets massifs dans un scénario d'accident" et de "permettre à l'exploitant d'assurer les missions qui lui incombent dans la gestion d'une crise".

Déjà proposée par EDF, l'ASN demande la création "d'une force spéciale rapide nucléaire". Ces équipes de quelques centaines d'hommes pourront intervenir en moins de 24 heures à partir de la fin 2012.

Respect de l'audit

Un peu plus tôt mardi matin, Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre de l'Ecologie avait assuré sur BFM TV que le gouvernement respecterait les conclusions de l'audit. "Si l'ASN recommande la fermeture (de Fessenheim) nous fermons bien sûr", a-t-elle indiqué, au sujet de la centrale alsacienne, la plus ancienne du parc français. 

"Si elle recommande des travaux importants et à ce moment-là, il y a le choix entre faire des travaux –et intégralement les travaux- ou fermer", a ajouté la ministre de l'Ecologie.

La centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, est dotée de deux réacteurs d'une puissance de 900 mégawatts chacun. En juillet dernier, l'ASN avait estimé que le réacteur n°1 pouvait encore continuer dix ans de plus sous réserve de travaux. Cet avis n'intégrait pas encore les conclusions de cet audit.