Nous sommes les cancres de l'OCDE

Les performances des adultes français à l'écrit et en calcul sont en deçà de celles de la plupart des pays développés, selon l'OCDE.
Les performances des adultes français à l'écrit et en calcul sont en deçà de celles de la plupart des pays développés, selon l'OCDE. © MaxPPP
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avec agences et Mathieu Charrier , modifié à
La France se situe dans le bas du classement, à l'écrit comme en calcul. La faute aux adultes, surtout les plus âgés.

L’étude. Les écoliers français sont souvent à la traine, dans les classements internationaux. Et les adultes le sont aussi, selon une vaste étude de l'OCDE menée auprès de plus de 160.000 personnes dans 24 pays dit "développés", dont 7.000 en France. L'organisation a évalué les performances à l'écrit et en calcul des 16-66 ans. Et le constat est sans appel : la France est en bas du classement  dans les deux domaines. Et contrairement aux idées reçues, il n'y a que les jeunes pour relever (un peu) le niveau.

>> Pour le classement précis, voir le graphique interactif de l'OCDE

22e en "littératie". Dans un premier temps, l'étude a évalué les compétences des adultes en "littératie", c'est à dire la capacité à comprendre, utiliser et réagir à un texte écrit. Les sondeurs ont attribué des notes de 1 à 5. Et seuls 7,7% des Français atteignent les deux niveaux de compétences les plus élevés (les notes 4 et 5), alors que la moyenne générale est de 11,8%. A l'inverse, la proportion de Français de niveau égal et inférieur à 1 atteint 21,6 %, contre 15 % en moyenne. La France se classe donc 22e sur 24, juste devant l'Espagne et l'Italie. Japonais, Finlandais et Hollandais arrivent en tête. À la 15e et la 16e place, l'Allemagne et les États-Unis sont également en dessous de la moyenne.

Coq maths

21e en "numératie". L'Hexagone traine également dans les bas-fonds du tableau en ce qui concerne la compréhension et le maniement des chiffres, la "numératie". Seuls 8,3% des Français jouissent d'un bon niveau en la matière, contre 12,4% de moyenne. Et 28% ont même un faible niveau, contre 19% en moyenne. Sur ce point, la France dépasse tout juste les Etats-Unis, l'Italie et l'Espagne, et reste très loin derrière le trio de tête : Japon, Finlande et Belgique. L'Allemagne est 12e, à peine au-dessus de la moyenne.

Tous ont du retard en TIC. L'enquête s'est aussi penchée sur les compétences des adultes pour utiliser les nouvelles technologies de l'information et la communication (TIC). Dans la quasi-totalité des pays, au moins 10% des adultes n'ont pas les compétences de base pour utiliser un ordinateur. Et peu atteignent le plus haut niveau de compétences, le maximum étant du côté des Suédois, avec 8,8% d'adultes très compétents, devant la Finlande et le Japon.

Bandeau étudiants

Des écarts entre générations très marqués. L'enquête, qui relève au passage que "la variation des compétences entre les sexes est négligeable", montre toutefois une forte disparité entre les tranches d'âges. "Les mauvaises performances de la France sont en bonne partie imputables aux résultats des 45-65 ans, tandis que les 16-44 ans obtiennent des scores plus proches de la moyenne", souligne ainsi le rapport. "Il n'y a pas que l'éducation qui compte, il y a aussi l'utilisation des compétences. Celles qui ne sont pas utilisées se détériorent avec le temps", explique-t-on également à l'OCDE, contacté par Europe1. Un cas encore plus frappant est celui de la Corée, en dessous de la moyenne au classement général, mais où les jeunes devancent largement leurs aînés  et atteignent le haut du tableau avec les Japonais et les Hollandais. Au Royaume-Uni et aux États-Unis, en revanche, le vivier de compétences ne se renouvelle pas.

Un impact sur l'emploi et les salaires. Selon l'OCDE, l'ensemble de ces compétences a une forte influence sur l'emploi et les rémunérations. Les plus compétents en littératie ont même des salaires supérieurs de plus de 60% à ceux qui sont les moins compétents. Les individus peu compétents ont aussi deux fois plus de risque d'être au chômage. Et ils ont, enfin, tendance à avoir "un moins bon état de santé, un plus faible engagement citoyen et une confiance plus limitée en autrui", relève l'OCDE.